Nul n’apprendra ici que Howe Gelb a toujours su s’entourer de musiciens d’exception. The Desoto Caucus n’est autre que le groupe danois qui depuis déjà dix ans épaule Howe Gelb au sein du Giand (Giant) Sand réincarné.


Nul n’apprendra ici que Howe Gelb a toujours su s’entourer de musiciens d’exception. Pour preuve irréfutable, la plus emblématique section rythmique de Giant Sand dans les années 90, Joey Burns et John Convertino, mènent depuis l’aventure Calexico avec le succès que l’on sait. The Desoto Caucus n’est autre que le groupe danois qui depuis déjà dix ans épaule Howe Gelb au sein du Giand (Giant) Sand réincarné. Ceux qui ont eu le privilège d’assister à un de leurs concerts, ont pu remarquer l’incroyable dextérité instrumentale de ce backing band, capable de suivre à la croche près, et sans sourciller, les dérapages contrôlés par l’imprésivible « desert rocker en chef » de Tucson. En plus de cette activité particulièrement prenante, ce quatuor originaire de Aarhus collectionne les collaborations, en extra avec Kurt Wagner, Jason Lytle… ce genre de calibre. C’est dire l’expérience emmagasinée. Bref, Offramp Rodeo est le deuxième album de The Desoto Caucus, et le premier à connaitre une distribution hors de leur territoire national. Tant mieux, car il aurait été impardonnable de passer à côté de cette perle de ballades d’alt/country rock atmosphériques. On s’en doutait un peu, le fantôme de Howe Gelb plane sur ces dix compositions. Mais au lieu de proposer une resucée sans piment de Giant Sand, The Desoto Caucus décline une esthétique tout à fait personnelle. Remarquablement autoproduit (ha ! ces effluves ouatés de Bottleneck, maracas et vibraphone…), servi sans une once de virtuosité gratuite, mais avec un fin trait d’élégance soulignant parfaitement leurs paysages arides (« Live In The Stream », « Fire Sale », « Polaris »…). Le quatuor sait aussi asseoir son autorité lorsque nécessaire, comme sur l’enlevé « Here’s One » où sa redoutable maîtrise du tempo provoque de sacrés remous émotionnels. On y entend aussi du Lambchop et du Timber Timbre pour les décors sombres dans lequel se fond le chanteur Anders Pedersen… Pour tout dire, il y a dans ce disque une retenue, un sens de l’équilibre, qui fait un peu défaut aux dernières productions « popéra concept » un trop garnies de leur mentor. En tous les cas, ce sable géant danois vaut de la poussière d’or.