… ou comment se dandiner 3 jours durant sous un doux soleil Nîmois, en compagnie de la crème mondiale du Rock – Indé.


Qu’on se le dise : il y a aussi du Rock au pays des cigales ! Et assez pointu, qui plus est. Dans la multitude de festivals apparus récemment aux quatre coins de l’Europe, This Is Not A Love Song Festival à Nîmes se démarque en proposant une programmation pour le moins futée : peu de grandes têtes d’affiches coûteuses, beaucoup de découvertes, et des valeurs sûres issues des circuits indé. Surtout, TINALS se tient sur la route des groupes qui sortent de l’immense Primavera à Barcelone le même weekend, et pioche ainsi dans sa copieuse programmation pour parfaire la sienne.

dsc9432-meletopoulos_1_.jpg

Le résultat est bluffant, qui voit Ty Segall (pour sa 3ème apparition en ces lieux en… 4 ans) lancer les hostilités entouré de Charlie Moothart, Mikal Cronin et des autres Muggers, affamés, et qui ont copieusement fait le travail. Une première partie dévouée à l’album Emotionnal Mugger, pour ensuite dérouler Manipulator et terminer sur les classiques, dont la lourdeur et la lenteur des riffs ont fini par plonger l’auditoire dans une grande messe Doom-Métal. Ebouriffant. Au même moment, sur la petite scène extérieure dévouée aux jeunes talents (La Mosquito), et qui ne désemplira pas de tout le festival, The Mystery Lights prennent le contrôle avec leur Garage Rock Psyché, genre usé jusqu’à la corde ces temps-ci, mais rarement avec autant de brio ! On reprend son souffle devant les tauliers du post rock Explosions In The Sky, on se remet en jambe avec un morceau de Chocolat, et vient le temps d’accueillir Foals, star de la soirée, avec son show sur-vitaminé, atteignant évidemment son paroxysme sur l’inévitable « Inhaler », titre qui, en live, ferait danser le plus neurasthénique des gothiques. Battles se chargera d’achever ceux qui tiennent encore debout à coup de Math Rock métronomique. Certains ne s’en relèveront pas.

tinals16-copyrightadelap-5795_1_.jpg


Le samedi après-midi est l’occasion de prendre un peu la température de ce festival fleuri et familial, dans la douceur de ce début d’été : concerts gratuits, activités pour les enfants, les traditionnels ateliers « couronnes de fleurs », les échoppes de merchandising, le stand de mariage à l’américaine tenu par un Elvis, et… l’inévitable concours de pétanque. La programmation du jour est peut-être un peu moins dense, mais fête tout de même le retour de Lush, instant nostalgique avec ses nappes de guitares Shoegaze certifiés 90’s. Algiers est un ravissement : pêchu, dansant, avec un Flanklin J. Fisher qui chante aussi bien qu’il danse, joue au clavier ou à la guitare (liste certainement non exhaustive). Et alors que, malgré la pluie, la fosse de la scène Mosquito entre en fusion devant Dirty Fences, plus loin, Air débute son prêche un peu mollement, pour mieux exploser sur « Don’t Be Light », dont acte. Les classiques sont tous là, dont un « Sexy Boy » très applaudi avant que les vieux briscards de Dinosaur Jr ne viennent clore les débats, avec beaucoup de métier et un son énorme, qui laissera des traces dans les têtes et les oreilles des festivaliers le lendemain.

phi-prune-vendredi3juin-tinals2016-66.jpg

Les fesses dans le gazon, à comater, vous prendrez bien un peu de Folk Contemplative pour vous remettre ? Steve Gunn, comparse de Kurt Vile, se charge du réveil en douceur. Son Å“uvre est poursuivie un peu plus tard par Robert Foster, arrivé en catastrophe du fait des grèves. L’ancien co-leader des Go Betweens délivre sa Pop Folk sympathique mais un peu apathique, et fait regretter de ne pas avoir plus profité de la fougue explosive des Nots. Peu importe, Metz fait remonter la tension et l’adrénaline, suivi des Parquet Courts, toujours impeccables, qui viennent simplement rappeler qui sont les futurs bosses. La soirée et le festival se terminent sur Beach House, sirupeux à souhait, comme la plus belle des chansons d’amour. Des fleurs et des étoiles, c’est avant tout ce qu’on était venus chercher.