Oyé! Oyé! Amateurs de guitares bien sales (mais qui tachent pas trop quand même), si la dernière invasion garage mainstream intentée par les Strokes, White Stripes & Co vous a laissé un peu sur la faim, les Yeah Yeah Yeahs vont remettre de l’ordre dans votre vision du groupe de rock idéal.


Oyé! Oyé! Amateurs de guitares bien sales (mais qui tachent pas trop quand même), si la dernière invasion garage mainstream intentée par les Strokes, White Stripes & Co vous a laissé un peu sur la faim, les Yeah Yeah Yeahs vont remettre de l’ordre dans votre vision du groupe de rock idéal.

Après une prestation incroyable en première partie du Jon Spencer Blues Explosion le mois dernier (un challenge pourtant dur à relever!), le Master EP vient confirmer toutes les bonnes intentions que l’on espérait d’eux. A l’écoute de cette petite pépite rock n’roll, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre les débuts hargneux des Pixies (notamment sur le très déjanté Art Star), le cà´té héroà¯que du Gun Club (Our Time) et la pop sucrée du groupe de Debbie Harry (Mystery Girl).
Originaire de New York, les trois membres des Yeah Yeah Yeahs donnent dans les guitares garage de haute volée. Ce groupe, originaire de Brooklyn ne s’encombre pas de fioritures : Une voix, une guitare et une batterie sont les seuls instruments utilisés dans ses contrées du rock hostile. Voyez le tableau : une voix charismatique évoquant un savant mélange entre PJ Harvey et Blondie, accompagnée d’une guitare inventive plutà´t attirée vers le larsen, enfin un batteur à la frappe contagieuse introduisant le grain de folie essentielle à ce genre de formation. Une formule gagnante dont use à outrance ce jeune trio (tout juste deux ans d’existence).

Si Nick Zinner, l’homme à la six cordes, a une allure de jeune morveux pas encore sortie de son adolescence, ne vous fiez pas aux apparences : Ses riffs sont taillés pour durer. Son jeu de guitare -pourtant limité par les règles imposées par ce trio- donne l’illusion d’entendre un vrai groupe agrémenté d’une guitare et d’une basse, tout en ne sombrant jamais dans la démonstration pompeuse.

Mais le charme des Yeah Yeah Yeahs repose essentiellement sur son envoà»tante vocaliste, Karen*O. Une des meilleures choses qui soit arrivée au rock depuis…PJ Harvey. Il faut la voir se saigner sur scène pour comprendre l’incroyable présence scénique de ce petit bout de femme, qui a de l’énergie à revendre à une bonne partie de la mouvance rock actuellement « in ». Une personnalité comme on en voit tous les dix ans dans le rock et qui transporte son répertoire binaire vers le nirvana.

Espérons que ces jeunes loups tiendront face au syndrome « meilleur groupe de rock au monde » qui va forcément débouler sur eux d’ici peu de temps via la presse internationale. Face aux YYY, les Strokes passent pour des rigollos de troisième zone.