Probot c’est Dave Grohl, et Dave Grohl c’est Probot. Le légendaire souffle rythmique de Nirvana rend ici un hommage appuyé aux héros de sa jeunesse, à ceux qui lui ont insufflé cette rage musicale…


Probot c’est quoi ? Connaissez-vous les propriétés du caméléon ? C’est un reptile saurien insectivore qui a la propriété de changer de couleur, ou, pour ne pas tourner autour du pot, qui a la propriété de s’adapter à son environnement avec une facilité éblouissante.

Dave Grohl pourraît bien en être l’incarnation au vu de ces activités depuis quelques temps. Ayant tourné avec les Queens of the Stone Age, mais également enregistré et produit le dernier album de Killing Joke, le batteur de feu Nirvana a largement prouvé qu’il savait faire autre chose qu’être le fer de lance des Foo Fighters.

Ayant été biberonné aux sons du trash metal dans son Seattle natal, Dave Grohl se chatouillait semble-t-il depuis un bon moment déjà pour, lui aussi, se jeter dans le bain et, à sa manière, rendre un vibrant hommage au genre qu’il affectionnait – et affectionne encore aujourd’hui, visiblement. Et l’on susurre que c’est en 1983 que le projet actuel a été ébauché, c’est vous dire s’il a pris le temps de mûrir, comme une bonne bouteille de vin. Ou de whisky plutôt vu le genre musical…

S’enfermant seul dans son studio, Dave Grohl, multi-instrumentaliste caché, s’est mis à composer et à jouer de maints instruments pour servir des chansons clés-en-main aux chanteurs qu’il connaît depuis son adolescence, mais aussi à ceux qu’il aime pour leur travail dans le genre métal, et qui sont donc plus connus que les premiers. Et force est d’admettre qu’il a fait la chose d’une main de maître, car on se croirait à l’écoute d’une compilation reprenant plusieurs des meilleurs groupes de death et de trash metal du moment, mais aussi de stone rock et de grunge.

A écouter Max Cavalera qui chante « Red War », tout fait indéniablement penser à Sepultura période Roots. Il en va de même pour Lemmy Kilmister asur « Shake your blood » : du Motorhead pur jus ! Tout, absolument tout concourt vers cette idée, de Napalm Death à Voivod. Les meilleurs titres sont à coup sûr les leurs. Ce sont des pépites parmi des émeraudes et des bijoux flamboyants, car tout l’album est excellent. Une très belle prise que celle-ci.

Jouant donc tous les instruments sur ce disque, et recevant pour quelques titres l’aide du très respecté guitariste de Soundgarden, Kin Thayil, Dave Grohl a laissé carte blanche à chacun des chanteurs invités ici pour ce qui est des paroles et du chant, à couper le soufle.

On sera par contre peut-être étonné d’entendre plusieurs des titres lorgner du côté de Soundgarden, et, du coup, faire réciproquement honneur à l’autre grand groupe grunge avec Nirvana issu de la scène de Seattle. Mais en même temps, n’est-ce pas joindre l’utile à l’agréable ?

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