Contrairement à ce que pourrait faire croire le nom du groupe, de l’album et la pochette, nous n’avons à faire à aucun des trois intitulés. Non, juste de la musique urbaine brumeuse sortie des tréfonds d’un pub anglais.


The Married Monk, comme son nom ne l’indique guère, est un groupe français, un trio pour être tout à fait précis, qui chante dans un anglais tellement coloré que l’on a du mal à croire qu’ils ne le soient pas. Leur musique aussi obéit à des règles qui ont été tant et si bien utilisés par des groupes outre-Manche que cela ajouté à la confusion.

Menés par un anglophile dont la voix rappelle Paul Haig, Christian Quermalet, marqué par un séjour à Londres (ceci expliquant beaucoup de choses), le groupe joue sur les plates-bandes de The Experimental Pop Band, The Fall, à savoir des textes qui semblent inspirés par des beuveries, et qui sont récités avec un accent on ne peut plus anglais prolétaire. Deux titres font d’ailleurs référence à la boisson : « Skip the summer » démarre par le bruit d’ouverture d’une canette que l’on devine de bière et le bonheur que procure la première gorgée de bière, et « The belgian kick » souligne un «I wouldn’t say no to a glass of beer, cause I’m in the mood».Que du bon donc.

Un sens de la mélodie pop parcourt l’album de bout en bout, avec des perles comme « Night Prime » ou le titre éponyme, qui pourraient classer l’album dans la catégorie trip-hop, alors que d’autres titres plus emballés s’apparentent plutôt à la dance urbaine d’un The Streets, comme « Bird on board », « Tell me Gary » ou même le disco « Pretty lads ». Pour revenir à « The Belgian kick », ce titre est d’une efficacité à toute épreuve quand le refrain instrumental, composé de nappes aériennes se mettent en route. C’est d’une beauté étincelante, et on se remémore le dernier album d’Autour de Lucie ou ce que peut faire un St Etienne.

Une reprise de Captain Beefheart, « Observatory crest », vaut le détour pour ceux qui aiment un autre angle de vue et non les reprises bateau, bien que le saxophone permet de s’y retrouver. Il en va de même pour celle de John Barry, « You only live twice ».

Mais un côté très dance est aussi très présent sur cet album, comme si l’aventure de Londres avait connu son lot de sorties en discothèque -et dieu sait que si une ville en vaut la peine c’est bien celle-là-, et l’on se met à se poser certaines questions : que sont devenus les Lo Fidelity Allstars ou des tubes comme « Weekender » (Flowered up), terme qui ne peut décrire que les anglais et leur laisser-aller à tout va lorsque le weekend arrive…

Le site de ici d’ailleurs

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