Ecossais comme Franz Ferdinand, ce groupe au nom ridicule pourrait bien avoir sorti un des meilleurs disques de l’année. C’est simple, c’est clair et c’est net : ce disque tourne en mode repeat.


Ils sont cinq, écossais, et étaient tous à la même école à St Andrews avant de vivre à Glasgow. : Craig Macintosh au chant et à la guitare, Gary Smith à la guitare, Lee Worrall à la basse, Ruth Quigley au synthé et enfin Laurence Davey à la batterie. Bien que biberonnés aux sons de Nirvana et des Red Hot Chili Peppers, leur musique ressemble à tout sauf à ces deux références. Leur premier album, qui pour cette occasion compile leur premier EP, sort donc chez V2 et est produit par Clive Langer et Alan Winstanley. On leur souhaite un avenir que l’on devine aussi flamboyant que leurs compatriotes de Franz Ferdinand, de Glasgow tout comme eux. Si on y regarde de plus près d’ailleurs, chaque ville semble accoucher de groupes qui évoluent dans le même genre : regardez par exemple The Zutons et The Coral à Liverpool…

La grande richesse mélodique et sonore de DDIHC est qu’ils remettent au goût du jour des courants musicaux aux antipodes de la mode actuelle. Ils le savent d’ailleurs puisqu’ils clament dans “Lounger” : I get up when I like Wear anything I like Don’t keep up with the cool Make up my own rules”.
On est loin du garage rock et du punk dance lui sont tellement hype à New York. Dès leur single “I love you cause I have to” et sa rythmique ska, on comprend que ce sont des groupes dont on ne parle plus du tout aujourd’hui qui sont à l’honneur : Madness pour n’en citer qu’un. Mais s’en tenir là serait une erreur.

Car la grande force du groupe réside en la personne de Craig Macintosh, son chanteur et parolier. Non seulement sa voix très haute perchée fait indéniablement penser à XTC et aux Dexy’s Midnight Runners (ou plus proche de nous, Stellastar**), mais ses paroles pas piquées des hannetons sont un véritable rayon de soleil en ces temps maussades. Des exemples : I drive behind tractors that drive behind families on bikes, ou encore I wish I had Paul Newman’s eyes that would be nice. Mais outre cet humour somme toute très scottish, l’émotion est permanente dans le chant (« Somewhat off the way »), les choeurs, , mais aussi dans la guitare très U2esque sur “Celebrity Sanctum”.

Tous les titres, absolument tous, sont des hits en puissance tant ils sont bien calibrés, courts, efficaces, aux refrains qui font mouche. A noter cependant que l’album demande une attention particulière pour être apprécié à sa juste mesure : je veux dire par là qu’il mérite que l’on s’y attarde car une fois que la mayonnaise prend on ne peut plus s’en passer. Catapulté en top of the list pour cette année 2004 décidément aussi fructueuse que la précédente, ça semble surtout être l’année de l’Ecosse avec Franz Ferdinand. Il est d’ailleurs marrant de noter que les deux groupes semblent aimer la langue de Goethe car tous deux en utilisent des bribes dans leurs chansons.

On est en tout cas très content pour XTC car on espère que DDIHC va refaire découvrir aux jeunes générations ce groupe fantastique qui avait véritablement un sens très ambitieux de la mélodie.

Enfin, le dernier titre, “Glimpse at the good life”, est un joli florilège de ce qu’ils savent faire avec leurs instruments et ça donne envie de les voir en concert. Très envie même. En attenant, écoutons pour -déjà- la cinquantième fois ce petit bijou.

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