The Faint fait une musique vraiment dans l’air du temps, puisant dans les Eighties et les Nineties des références très variées. En avant pour la punk-dance-new wave !


C’est fort du succès de Danse Macabre, (troisième album sorti il y a trois ans et qui lui a valu des comparaisons avec Orchestral Manoeuvres in the Dark, Depeche Mode ou The Human League), ainsi que des pieds et des mains de deux majors (mais il est resté fidèle chez Saddle Creek), que The Faint revient à nos souvenirs avec Wet from birth. Son punk synthétique est toujours d’actualité, avec des touches de métal qui donnent une certaine envergure à ce nouvel opus.

Le quintette (Clark Baechle, Todd Baechle, Dapose, Joel Petersen, Jacob Thiele) originaire du Nebraska a pris son temps pour l’enregistrer : le groupe a investi de vieux entrepôts – baptisés pour l’occasion The Orifice – bourrés de machines à laver et de sèche-linge, afin d’y écrire et de faire tourner, essorer et sécher ses nouveaux morceaux mais aussi les séquences vidéo qu’il a l’habitude de projeter lors de ses prestations live. C’est Mike Mogis (Bright Eyes) qui est venu prêter main forte à la production. Le titre de l’album lui est quelque part d’ailleurs dédié puisque ce dernier est devenu papa pendant l’enregistrement. Mais pas seulement, c’est surtout une allusion au fait qu’ils ont fait table rase avant d’entamer la création de cette galette.

La new wave froide est encore bel et bien là. « Erection » semble être – c’est flagrant – une ode à Depeche Mode, autant vieille que nouvelle période. Quant à « Paranoïa », le seul titre engagé du disque – il fait allusion au jeu malsain des alertes anti-terroristes jaune-orange-rouge qui ont pourri la vie des américains – fait diablement penser à Fad Gadget et toute cette clique-là.

Avec « How could I forget », on a droit à la vague de punk-dance new-yorkaise des Radio 4 et autres Hot Hot Heat (voire les Yeah Yeah Yeah’s pour qui ils ont fait des remix). Il est vrai que le groupe a commencé il y a près de dix ans dans ce registre-là, dans des clubs pirates au fond des caves, ce n’est donc guère étonnant. « Southern Bell in London Sing » et ses hordes de violons installent une mélodie qui fait mouche, et ce sur une trame dansante : on pense même – toutes proportions gardées bien sûr – à Britney Spears et à l’efficacité de son loop de violons dans « Toxic ». « Phone Call » et sa basse reggae font encore une fois penser à Radio 4.

Enfin, le punk est de la partie sur l’explicite « Drop Kick the Punks », ou un « ein, zwei, drei, vier, fünf, sex, sieben, acht » crié militairement vient ponctuer des échauffourées vitaminées et survoltées. Preuve que le groupe sait aussi faire dans le plus dur, oubliant un peu les synthés organiques et les rythmes robotico-dansants. A ce propos, le très enjoué « Symtom finger » rappelle une dernière fois la – bonne – période de Daft Punk. Enfin, le titre « Birth » revient sur les empreintes industrielles laissées par Ministry.

Très varié, l’album est court (35 minutes au compteur) mais démontre que le créneau emprunté par le groupe devrait être payant.

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