Un groupe hors-contexte qui rappelle soit le meilleur grunge des années 90, soit les nombreux side-project lumineux de certains.


A l’écoute du dernier Oceansize, on se félicite que le prog rock metalleux alternatif – les titres font en moyenne 7 minutes, et alternent entre pauses et accélérations rageuses – d’un Dream Theater amélioré arrive sans crier garde. Une chose est sûre par ailleurs : feu Faith No More ait fait des émules. Tout, absolument tout, dans les trois premiers morceaux, fait penser à l’ancienne troupe de Mike Patton. On va même jusqu’à se rappeler de Fantômas lors de l’intro du single « Heaven alive », c’est dire ! Et que dire encore de la progression digne d’un « Caffeine », de la basse, ou des cris proférés dans les envolées de « A Homage To A Shame » ? Ensuite, le propos se calme, et évoque un groupe à fleur de peau, capable aussi de très belles ballades (« Meredith ») à la Cure (période Pornography et Desintegration) ou très planantes, évoquant la délicatesse de Teamsleep ou A perfect Circle, comme le long « Music For A Nurse », clin d’oeil à leur EP live Music for nurses.

Oceansize est un quintette basé à Manchester. Il comprend Mike Vennart à la guitare et au chant, Steve Durose et Gambler aux guitares aussi, Jon Ellis à la basse et Mark Heron à la batterie. Dès 2002, ils tournent avec The Cooper Temple Clause, Biffy Clyro ou Aerogramme, et traînent derrière eux une solide réputation scénique (tiens, ça rappelle encore quelqu’un ça…). Ce sont deux EP qui vont mettre le feu aux poudres : the Relapse (2002) et One Day All This Could Be Yours (2003), produit par Chris Sheldon (Foo Fighters , Therapy?). Beggars Banquet sort alors leur premier album, Effloresce, également produit par Sheldon. Ils tournent alors en compagnie de Mark Lanegan. Cette fois-ci, l’album est produit par Dan Austin (Doves et The Cooper Temple Clause). Derrière la table de mixage, c’est Danton Supple (Coldplay, Doves) qui s’y colle. Vous aurez remarqué que leur CV est bien bétonné.

« The Charm offensive » démarre comme de l’Incubus gonflé à bloc, rayon alternatif. On peut même penser à du Soundgarden assouvi.

Enfin, le dernier acte est composé de deux scènes, très longues : et nous voilà plongés dans un rock progressif (allant de Yes à Genesis) renouvelé par Oceansize. Un album très ambitieux.

Un disque atypique. Non, pas atypique : anachronique, à l’image de cette chronique atypique.

Le site de Oceansize