La limo du rhinocéros rose a toujours été kiné en Scyzo de service, alors la rose des rhinites n’est pas aussi phonique. Quoi?


Rinôçérôse, duo formé par Jean-Philippe Freu et Patou Carrié, se rappelle à notre bon souvenir avec un troisième album qui sent l’hommage à plein nez. Rien que le titre, en référence à l’album des Who Quadrophonia mais aussi ce jeu de mots avec la schizophrénie (et le fait d’avoir invité plusieurs artistes pour y arriver) nous le prouvent. A la première écoute, ce disque a tout ce qu’une compile propose : des styles différents, allant du rock à l’électro en passant par le hard rock et le funk. Exit donc – pour l’instant – le son qui les a fait connaître avec Installation sonore, à savoir de la guitare et des flûtes sur une trame techno-dub-flamenco. On est visiblement dans un registre plus rock ici (virage déjà pris par Music Kills me), mais on a ostensiblement ouvert toutes les portes et vannes qui y mènent. On pense parfois aux Chemical Brothers, autant dans la forme que dans le fond, et ce n’est pas étonnant puisqu’on trouve derrière les manettes Steve Jones (producteur attitré du duo anglais).

L’idée était originale et modulable : demander aux différents chanteurs d’apporter non seulement leur voix mais aussi leurs paroles, avec pour thème les déviances en général. Histoire non seulement de coller au titre de l’album, mais bien sûr d’ajouter du mordant au son « percolateur ».

Artiste le plus invité, Mark Gardener, chanteur de feu Ride, que le duo à rencontré lors d’un concert acoustique dans leur ville, Toulouse. Ce dernier donne une touche assez british aux trois titres chantés par ses soins, avec des guitares rutilantes et une nonchalance à la Stone Roses (dont le chanteur Ian Brown a été aussi approché mais ça ne s’est pas goupillé) pour « Skin », et un côté plus New Order pour « Pleasure and pain ». « Fiction dancer », chanté par Florian Brincker (guitariste de tournée du duo) tente également de suivre l’exemple, mais sans vraiment y arriver.

On a aussi droit au chanteur des Infadels, Daniel Zak Watts ou Bnaan (« b.a.n.a.n.a. » comme dirait Gwen Stefani) qui selon l’attachée de presse de Pias est the next big thing. Malheureusement, ce n’est pas le meilleur titre de la galette, donc on ne peut pas vraiment se faire une idée sur la véracité des dires de ladite attachée.

Le titre « Bitch » est un des plus marquants, chanté par Jessie Chaton (qu’il est minouche ce pseudo). Chanté par Debbie Harry, de Blondie, ça aurait pu être encore plus marrant. En effet, Debbie a été approchée par JP Freu, mais son manager a par la suite demandé des sommes astronomiques et c’est tombé à l’eau. Encore une fois. Ce titre, et le suivant, « Get ready now », chanté par Nuuti Kadaja (Dead Combo) sonnent assez AC/DC, groupe que les toulousains affectionnent particulièrement. Quant à « Fucky Funcky Music », on boit du petit lait. C’est de loin l’un des meilleurs titres de la galette. Par contre, On se serait amplement passé d’un titre comme « Body to Body », qui évoque un « Où sont les femmes » version tronçonneuse…

Alors verdict ? Par sa forme proche de la compile, le CD présente plus d’inconvénients que d’avantages puisqu’il saute sans cesse du coq à l’âne, rendant l’écoute au mieux distraite, au pire agacée. C’est dommage car certains titres sortent véritablement du lot, et sont même ce que le duo a fait de mieux. Mais n’est-ce pas la principale caractéristique de toute compile ?…

-Le site de Rinocérose
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