Une fille, électrique, habillée en blanc, assise sur une chaise peinte en blanc, joue sur un piano blanc dans une pièce aux murs tapissés de blanc. Après, sans doute libérée, elle ira se promener et, forcément, le sol sera maculé de neige. La fille en question s’appelle Frida Hyvönen, elle est née en Suède il y a 29 ans, a écrit, composé et co-produit les dix morceaux d’un premier album tout blanc à l’extérieur, mais un peu plus sombre à l’intérieur. Avec sa gueule d’ange déchu et un panache confondant, cette dernière signe des perles pop pour repousser tous ses démons et peut-être bien la mort. Mais, à bien l’écouter, cette fille du Nord ne serait-elle pas celle de Paul McCartney ? L’évidence mélodique s’insinue dans chacune de ses chansons, son talent à accumuler les ritournelles entêtantes frise souvent l’insolence. Frida Hyvönen est de ces filles douées et rêveuses qui conduisent leurs amants à l’aéroport en regrettant d’arriver à l’heure et les laissent s’envoler en ne sachant s’il faut se réjouir ou pleurer (“I Drive My Friend”). Indécise et effrontée, avec ce grain de folie dans la voix, l’adolescence encore en bandoulière et cette douleur dans le corps qu’elle semble toujours prête à laisser exploser mais qu’elle finit à chaque fois par dompter, cette fille court après la vie sans compter ses efforts. Parfois, des amis passent, un bassiste, un trompettiste, un batteur, un vibraphoniste, et nous la révèlent tout aussi à l’aise et atypique que seule face à son piano. Cette fille-là s’amuse, quitte, revient, rit, trahit, crie, irrite, pleure, baise, énerve et nous fait fondre, comme neige au soleil.

– Le site de Frida Hyvönen.
– La page Myspace de Frida Hyvönen.