Si, comme chez Pinkushion, vous aimez les Tindersticks, Lambchop, Jarvis Cocker et Bonnie ‘Prince’ Billy, cette compilation devrait vous intéresser. Si de surcroît vous êtes parent…


Tout a commencé par la paternité de Dave Boulter (Tindersticks). Cherchant à chantonner des comptines à son rejeton, le bonhomme s’est souvenu de ce qui a fait toute son enfance, mélange constitué de mémoires d’école, de télévision et de radio. C’est alors qu’a germé l’idée de concevoir un disque simple, basé sur le monde féérique des enfants : Songs For the Young at Heart (pas de raison que les adultes n’en profitent pas). Mettant à profit son carnet d’adresses, c’est avec Stuart A.Staples qu’il conçoit et met à contribution d’autres artistes proches de leurs sensibilités.

Sur ce disque absolument magique, on trouve des morceaux créés spécialement pour l’occasion par Dave Boulter et Stuart A. Staples, mais aussi et surtout des reprises de thèmes de séries et chansons pour enfants (Robinson Crusoe), de berceuses et de contes. Dave Boutler a été jusqu’à demander à Martin Wallace et à Jarvis Cocker de narrer chacun un conte (« The Three Sneezes » et « The Lion and Albert »), comme au bon vieux temps de son enfance, où la radio diffusait de telles lectures – comme il l’explique dans le livret. Existe-t-il des choses similaires aujourd’hui sur les ondes ? On se pose tout de même de sérieuses questions sur le manque de créativité (de prise de risques ?) de l’époque actuelle…

On retiendra, au rayon des moments forts, alliant le plaisir musical à la féérie des histoires, les deux titres chantés par Stuart A.Staples, les deux titres chantés par des enfants de chorale – l’un avec Kurt Wagner, l’autre avec Robert Forster -, un « White Horses » par la voix malicieuse de Cery Matthews et, last but not least, un « Puff, the Magic Dragon » interprété par Bonnie Prince Billy et Red (en écoute ici), qui est probablement un des sommets de l’album. « Florence’s Sad Song » interprété par Stuart Murdoch porte on ne peut mieux son titre et ravira les fans du Velvet Underground.

Le disque, d’une sobriété rare, s’écoute plaisamment, remet au goût du jour des airs gracieux, tout en offrant une panoplie d’artistes jouant des chansons au ton très proche de leur style musical habituel qui ne peut que plaire aux amateurs du genre. On partagera de chouettes moments avec ses enfants, puis on le rangera à côtés de celui de José Parrondo, qui regroupait également des artistes francophones (Sacha Toorop, Françoiz Breut). Que l’on aime ces initiatives.

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