Edward Larrikin, originaire de Twickenham, est un jeune passionné d’Arthur Rimbaud et des Pogues. A cela s’ajoute une enfance pour le moins chargée, entre une mère dépressive et une soeur cadette muette, ayant du coup mûri beaucoup trop vite. Soit pas mal de composantes pour la recette de la rock star parfaite. Et ce n’est donc pas une surprise si le premier disque de Larrikin Love sent le déjà entendu à plein nez. Construit sur un concept en trois volets, la haine, les contes de fées et la liberté, The Freedom Spark évoque sans trop forcer un croisement pas trop subtil entre les Libertines (ils assurèrent d’ailleurs les premières parties des Babyshambles) et des Pogues. Mais le raccourci est trop facile. Il se dégage en effet de cet album une énergie franchement communicative qui rappelle les Clash des débuts. On a vu pire en terme de comparaison. The Freedom Spark est un disque anecdotique mais efficace. Hyper-référencé mais bien gaulé. Malheureusement, on sent bien que le combo n’arrive pas à restituer tout ce que Edward Larrikin a dans le ventre. Si l’écoute est plaisante, et même jouissive par moments, on ne retient finalement pas grand chose d’un album qui use de recettes maintes fois ressorties des tiroirs, et qui manque cruellement de consistance. Larrikin Love est dépourvu de ce petit supplément de flamboyance, ce grain de folie qui font des Libs un groupe crâmé et définitif. Difficile d’extraire de The Freedom Spark le tube ultime, même si tous les titres, pris isolément, fonctionnent plutôt bien. Tout est ici trop canalisé, les imperfections gommées et le résultat est cet album super sympa mais décidément trop lisse. Est-ce conscients de ces faiblesses que les membres de Larrikin Love ont déjà décidé de se séparer quelques jours avant la sortie internationale de ce premier album ? Pour résumer, quand les Pogues remettaient en scène Le Radeau De La Méduse de Géricault pour la couverture de Run Sodomy And The Lash, disons que Larrikin Love, pour The Freedom Spark, aurait pu proposer une variation du même tableau par les inénarrables Claire & Jake, les parents de Francis Blaireau Farceur (cette bédé totalement irrévérencieuse et tordante des Editions Cornélius). Les Larrikin Love ne sont plus, mais que cela ne nous empêche pas de jeter une oreille, même distraite, sur ce petit disque réjouissant. Pour la beauté du geste.

– Leur myspace