Rechaussez vos Dr. Martens, sortez les poings à clous, rangez vos lentilles de contact, le punk irlandais est de retour. Sauf qu’il nous vient tout droit de Boston, Massachusetts. Les Dropkick Murphys sont nés en 1996 d’un désir de sept potes de se faire plaisir en ravivant la musique de leurs beuveries, celle qui touche l’estomac, le foie, les roubignolles et les gambettes, mais qui fait l’impasse totale sur le cerveau. En gros, le punk «oane-tou-tri-for» si cher aux Ramones et au XV du Trèfle. Et si The Meanest Of Times est déjà leur septième album, on ne compte plus les chansons pondues par ces frappés de la six-cordes. Jouant dans les traditions, à poil sous le kilt irlandais, à fond les ballons et micros dans la gueule, les Dropkick se foutent des modes comme de leurs premières bastons. Ici seul compte le plaisir de balancer la purée, avec pour objectif de porter haut leurs hymnes euphorisants. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’énergie qu’ils déploient à éructer sous le déluge de guitares et de cornemuses est au moins aussi puissante qu’un réacteur nucléaire, et leur musique aussi apaisante qu’un fusil mitrailleur dans les mains d’un parkinsonien. Les textes, coiffés comme des dessous de bras et longs comme des pintes de Guiness à 7h du mat, font tous, sur un ton pro-anarchiste, plus ou moins l’apologie de la bringue tout en déblatérant sur la connerie humaine, passant notamment par une violente charge contre le port d’arme autorisé aux USA, et n’oubliant jamais que le punk est avant tout contestataire. Il ne faut pas croire, si les Dropkick Murphys accumulent tous les poncifs du genre, c’est avec une classe incontestable et un plaisir franchement contagieux. The Meanest Of Times, avec ces voix de juste-après-le-rot et ses guitares omniprésentes, bénéficie d’un son monstrueux qui donne une patine fabuleuse à ce punk de fond de fût. Et le respect que les gusses vouent à cette musique plus vieille qu’eux les honore et n’altère en rien leur talent évident. Ne cherchez pas la cloche du pub, je l’ai jetée…

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