L-Dopa est un groupe de l’ombre, avec pour seul objectif celui de briser les frontières, décloisonner le rock. Pachyderme Garage, leur deuxième album, répond parfaitement au cahier des charges que le quintet s’est imposé puisque, solidement ancré dans le stoner, il puise dans le funk, la musique tzigane, le blues, le punk, avec quelques touches de cold. Sous sa couverture douteuse, cet album se révèle ainsi un patchwork aventureux, soutenu par des compositions sourdes et dépressives. La voix du Hollandais Eddie Vader (il n’y a pas de faute, malgré les apparences plus qu’orthographiques) alourdit un peu plus le propos, imposant à leur musique une ambiance d’apocalypse. Certes, il faut une assurance à la hauteur de cette ambition, et le groupe n’en manque pas. Se jetant têtes baissées dans leurs sculptures coupantes, les cinq musiciens font se fondre autant de cultures et d’univers musicaux dans un chaudron fumant. Et le résultat vaut le détour. On peut tout au plus regretter un mixage hésitant qui n’améliore pas quelques approximations dans l’interprétation. Néanmoins, les parisiens sont dotés d’une plume téméraire, à même de fournir des compositions alléchantes qui doivent probablement tout déchirer sur scène – en attestent les morceaux les plus violents du disque tels “The Box”, “Ultra Pop”. En effet, si les compositions les plus lentes ne sont pas forcément convaincantes, c’est quand ils haussent le ton que les L-Dopa sont les plus puissants et efficaces. Un album qui sent le labeur, la sueur et la foi.

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