Attention, génies auto-proclamés. Ces jeunes écossais ont annoncé la couleur, ils crient à qui veut bien l’entendre qu’ils sont là pour sortir le Royaume Uni de son marasme musical post-Libertines et post-Strokes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils y mettent du coeur sur ce premier album bruyant. Punk-rock, indie-pop, les étiquettes sont faciles à coller sur Hold On Now, Youngster…. La tribu Campesinos, ce sont sept jeunes gens, tous nommés Campesinos (original, non ?), chantant à tue-tête sur des guitares véloces jouées sur le haut du manche et appuyées par une batterie tendance marteau-piqueur. Mélodies accrocheuses, riffs tonitruants, production houblonnée, les livres de recettes ont tous été étudiés jusqu’à la moindre virgule. Pour un résultat dense et, il faut bien le dire, interminable. Prodigieux au format EP, Los Campesinos sont de la génération MP3, consommant du single comme d’autres des clopes. Et ont logiquement élaboré leur premier album comme une succession de MP3 potentiels. Problème, les onze chansons de ce premier effort se ressemblent toutes. L’énergie et la jeunesse sont loin d’être des ingrédients suffisants pour élaborer un plat varié et équilibré, fût-il destiné à un fast food. Prise isolément, chaque chanson peut être intéressante, voire dépote furieusement pour certaines – “You! Me! Dancing!”, redoutable. Mais l’orgie de glockenspiel, le déluge de voix criardes (et régulièrement fausses, et ça, c’est insupportable), et la profusion de changements de tonalités, de ponts, de breaks et autres roulements de batteries finissent par lasser. La musique de Los Campesinos, c’est un peu comme les Malabar, c’est délire au début, écoeurant à la fin, et au milieu, ça fatigue la mâchoire. Sans compter la perte rapide de saveur. Et quand la bulle éclate, ça colle partout. Bref, ce premier album serait intéressant si ce jeune groupe avait été correctement dirigé. Quant à la révolution musicale promise, elle n’est pas prête d’arriver. Hard Fi et The Kooks, victimes régulières des railleries des jeunes Ecossais, peuvent dormir sur leur lauriers, seuls leurs mollets risquent quelques mordillements.

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