Pas de quoi fouetter un chat. C’est à peu près ce qu’on se dit à l’écoute de The Art of Kissing Properly, troisième album des Danois Moi Caprice, mais premier à être distribué en France. Cette pop à guitares et claviers, cette production nébuleuse et cette voix neigeuse ont peu de chance d’alerter les foules, surtout en plein retour de la Coldplaymania. Pourtant, sans que l’on sache très bien pourquoi, lorsque la galette a fini sa révolution sur la platine la première fois, on sent comme un petit vide nous envahir. Un bien-être insidieux et discret s’est en effet emparé de notre organisme et a cessé toute influence dès lors que la dernière note de “Down By The River” s’est éteinte. Il est vrai que Michael Møller, leader, chanteur et claviériste, se défend plutôt très bien quand il s’agit de livrer des compositions souples et lancinantes, de belles ballades mélancoliques sans être lacrymales. L’immédiateté des mélodies, la clarté des arrangements, l’omniprésence des guitares, ça sent pourtant le groupe de suivistes à plein nez. Mais c’est quand même plus que ça. Les onze pétales sépia qui constituent l’album sont même de bien jolies ritournelles, chiadées, accrocheuses et, pour tout dire, très séduisantes. Certes, Moi Caprice ne révolutionne rien et en est conscient. Le groupe se contente d’écrire et de jouer la meilleure chanson possible, et il faut se rendre à l’évidence, frôle la perfection tubesque à plusieurs reprises. Des morceaux tels “The Town and the City”, “Drama Queen” ou “I Hate the Place, But I Go There To See You” n’ont pas à rougir face aux cartons de Travis. Ce disque s’adresse donc à tous ceux qui ne se sont pas remis de la disparition de Unbelievable Truth ou qui se verraient bien revenir sur les bancs de la fac, Converse aux pieds et Tam-Tam en poche. Ou à leurs petits frères et soeurs peut-être.

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