Sous l’Alias « pas vraiment » camouflé The Fireman, Sir Paul McCartney s’amuse depuis 1993 — à ses heures perdues — à tâtonner quelques vignettes instrumentales electro/ambient, « pas vraiment » pour grand public. En tout cas, « pas vraiment » destinées à celui qui a fait de lui un demi-dieu vivant. Sous la complicité du rénovateur producteur Youth (Primal Scream, Futureheads, Shack…), l’album Electric Argument est une petite révolution (9) en soit, puisque premier de la série à se fendre de refrains chantés. Si par son approche improvisée dans l’urgence (« un jour, une chanson ») il n’atteint par les cimes récentes d’un Chaos & Creation in the Backyards ou l’excellent Driving Rain, il se propage dans ces treize plages abouties (ou non) un parfum de libération contagieux (les acidulés « Lovers in a Dream », « Don’t Stop Running »). Mélodiste intarissable, Macca rempli son contrat en nous gratifiant d’une petite poignée d’airs indélogeables dont seul ce génie a le secret : l’esprit ludique et bricolé de ses deux albums solo éponymes nous reviennent à l’écoute de “Two Maggies”, “Sun Is Shining” ou encore “Highway”, (pur nectare wingsien celui-là). Même si “Sing The Changes”, dont les paroles font écho à ses démêlés sentimentaux placardés dans les tabloïds, piétine les plates bandes de Coldplay, on ne peut s’empêcher d’acquiescer devant notre insatiable optimiste. Il reste que cette éternelle flamme qui l’habite impressionne toujours, surtout en regard de ses illustres rivaux, depuis longtemps sous perfusion d’inspiration (regardons sous le soleil des plages californiennes). Cette bonne tenue générale, quoique imparfaite, a in fine l’heureux mérite de relever le niveau après l’indigeste campagne marketing g(r)avée l’année dernière — le très vite oublié Memory Almost Full. La torche continue de brûler.

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