Nous serions prêts à braver les tempêtes de neige et marcher jusqu’au fin fond de la banquise pour rejoindre le bunker studio de Sigur Ros, ceci dans le seul but de connaître la matrice substantielle de leurs chansons. Avoir l’heur de découvrir ainsi la matière vierge, dans son plus simple appareil, lorsque les saints islandais n’en sont encore qu’au stade de l’écriture confinée, et avant que ne soit mis à exécution leur arsenal atmosphérique sur un régiment de pistes numériques. Ainsi nous goûterions à leur sève émotionnelle. A l’intention des frileux, ce morceau existe et est l’oeuvre de quatre danois répondant au nom de Mimas : “Treehouse”, une petite merveille de post-rock exalté où l’on assiste médusé à un soulèvement purificateur de choeurs extra-terrestres couchés sur un lit massif de guitares rêches… Forcément, qui d’autre que des nordiques postés en satellite autour de Saturne pouvaient accoucher de The Worries, premier album chouettement investi ? Si ce quatuor véhicule une image de bon vivants indisciplinés, la musique est à l’inverse autrement prise au sérieux, établissant une habile jonction sonique entre le Young Team de Mogwai et l’épure hypersensible des My Bloody Valentine islandais déployée sur (). Le chant n’est pas du hopelandic mais l’exaltation s’en rapproche… On décèle aussi un peu de la joyeuse déglingue de feu Pavement sur les puissances telluriques que sont “Why in the World not?”, “Cats on Fire”, “Dr. Phils Retirement”” où des fûts martelés jusqu’au sang donnent le rythme enlevé de la bataille… Les troupes se replient autour d’un majestueux “Dads” aux éclats de trompette recueilli… ou encore “Keep Quiet”, trêve attendue où les cordes électriques brisées ne retiennent plus leurs larmes. Après de tels actes de vaillance, il nous tarde d’aller à leur rencontre lors de leur tournée hexagonale en juin.

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