Mintzkov est un rêve de chroniqueur, car Mintzkov est le parfait concentré du rock belge. Rock bruitiste issu du même cheptel que Ghinzu et voix étrangement similaire à celle de Tom Barman de… dEUS — le chanteur Philip Bosschaerts doit définitivement détester cette comparaison. Voilà, tout pourrait être dit tant Mintzkov offre sur ce deuxième album, 360°, une musique en tout point conforme à ce que l’on attend de la scène d’outre-Quiévrain. Cela signifie une certaine rigueur, un académisme un peu contrit, des guitares hurlantes, des mélodies binaires et un son énorme. Dans le mille, 360° propose tout ceci, et rudement bien fait encore. C’est aussi la grande limite de ce disque. Que faire d’un énième petit frère de Placebo chantant à la façon de dEUS ? Quid d’un lointain avatar des Girls In Hawaii, eux-mêmes déjà bien imbriqués dans un genre surpeuplé ? Il semblerait que la scène rock belge souffre du même mal que celle du rock français il y a encore moins de cinq ans. Difficile pour les flamands (les Mintzkov sont d’Anvers) de s’extraire de la figure tutélaire des pères fondateurs signataires de l’inoxydable The Ideal Crash, comme il semblait rude pour bon nombre de nos poulains de s’éloigner de l’ombre de Noir Désir. Donc deux attitudes sont possibles : soit vous oubliez les références et applaudissez des deux mains ce savoir-faire qui atteint des niveaux de perfection quasi-clinique, tant rien n’est à jeter dans ce disque, tout y étant techniquement parfait. Soit vous passez outre et serez contraint d’attendre un vrai renouveau de cette scène qui a su recueillir les fertilisants d’un rock brillant et constructif il y a déjà plus de 15 ans mais qui tarde tant à en profiter. Vous choisirez donc votre option vous-même.

– Leur site officiel

– A écouter “One Equals a Lot” :