Suite et fin de notre dossier consacré au picking : au programme cette fois-ci, Ben Reynolds, A Broken Consort, Mike Fekete, Scott Witte, Tim Sparks, Glenn Jones et, cerise sur le gâteau, l’indispensable compilation Open Strings.


Dans la continuité du précédent volet, l’accent sera mis ici sur des musiciens à la discographie peu commentée et sur des découvertes prometteuses, avec notamment deux guitaristes américains dont les albums n’ont pas (encore ?) été distribués en France. Le rapport au temps, au passé, à la mémoire, le besoin de transmission et le désir d’autoportrait musical trouvent une nouvelle fois à s’incarner chez des musiciens accomplis qui, s’ils se refusent au chant, jouent rarement pour ne rien dire (sur le monde, sur l’autre, sur soi).

En toute fin d’article, vous trouverez une liste d’albums complémentaires, comme pour ne pas en finir… Car, bien sûr, un tel dossier sur le picking ne saurait couvrir tout le panorama des guitaristes officiant dans le genre, et ce choix d’albums ne demande qu’à être complété, voire discuté. Comme nous le faisons depuis plusieurs années maintenant, nous vous tiendrons d’ailleurs régulièrement informés de l’actualité des musiciens abordés tout au long de ce dossier (notons à ce propos, qu’entre-temps, Jack Rose, Paul Metzger et Sir Richard Bishop ont déjà sorti un nouvel album), mais aussi des autres trouvailles que nous pourrons faire lors des prochains mois.

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Ben ReynoldsHow Day Earnt Its Night (Tompkins Square/Orkhêstra – 2009)

En 2008, le guitariste écossais Ben Reynolds se consacrait en solitaire à la guitare acoustique et signait par la même occasion un bel album, Two Wings. Avec ce quatrième opus solo officiel paru chez Strange Attractors (le premier, Music is the Music Language, date de 2006 et fut suivi d’une petite dizaine de CD-Rs remarqués), le prolixe musicien — membre de Ashtray Navigations, Motor Ghost et plus récemment du groupe de folk progressive Trembling Bells — aspirait soudainement à un univers moins monolithique. Il inscrivait, pour se faire, sa démarche dans la lignée formelle des ragas américains improvisés de feu Robbie Basho, tout en flirtant avec certaines inclinaisons psychédéliques de Sir Richard Bishop. Aujourd’hui, How Day Earnt Its Night reconduit cette approche admirablement. En héritier sincère de la folk britannique (Berth Jansch, Davy Graham) et de l’école du label Takoma (John Fahey), Ben Reynolds réinvente une manière de classicisme transfrontalier situé à mi-chemin entre l’Europe et les Etats-Unis, tel que le laisse entendre, par exemple, le morceau “All Gone Wrong Blues” : un blues limpide exécuté dans une douce quiétude, sur lequel le musicien marie ses arpèges de guitare aux accents baroques avec un harmonica aux résonances d’americana. Un sentiment de plénitude se dégage du picking délicat de Reynolds, qui joue sa composition au plus près du genre, sans forcer sur la corde émotionnelle, sans feindre une noirceur ou une tristesse par trop convoquées dans ce type d’exercice ; un sentiment renforcé par le morceau suivant, le court et bucolique “Kirstie”, qui ferme par ailleurs l’album et invoque l’esprit de la scène de Canterbury. Plus longue et complexe, la composition éponyme, décomposée en trois mouvements successifs et placée stratégiquement au coeur de l’album, figure comme la pièce maîtresse du disque : l’originalité du jeu de Reynolds se montre ici plus criante, notamment lors du premier segment (“I Dawn Hurt”) où le guitariste fragmente la mélodie, laisse percer plus de tension dans ses choix harmoniques et tire aussi davantage d’étrangeté de ses cordes en acier. Cette facette de son jeu — la plus passionnante — découvre un musicien pas si éloigné des préoccupations esthétiques d’un Jack Rose, dont il est à n’en pas douter un émérite contemporain. FF

– Le site de Ben Reynolds
– Sa page MySpace
– Le site de Orkhêstra

– En écoute : « Death Sings »

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A Broken ConsortBox of Birch (Tompkins Square/Orkhêstra – 2009)

S’il dénote par rapport à bon nombre de disques évoqués tout au long de ce dossier, essentiellement en raison d’une architecture étoffée où la guitare apparaît comme un soubassement instrumental parmi d’autres éléments constitutifs, on ne pouvait décemment faire l’impasse sur ce second album du Britannique Richard Skelton aka. A Broken Consort. D’autant qu’il figure parmi les plus beaux parus cette année. Initialement sorti en 2007 sur le propre label du musicien (Sustain-Release), Box of Birch a été pensé et composé en hommage à sa défunte épouse Louise. Dans la boîte en question, on trouvera donc des souvenirs à la pelle, mis en musique comme on déplie les images d’une mémoire endeuillée, constellation de reflets d’une vie passée qui donne à entendre un rêvoir mélancolique. Quatre morceaux, qui renvoient autant au post-classicisme de Béla Bartók ou Arvo Pärt qu’aux longues (entre onze et six minutes) méditations de John Fahey, sont ainsi déroulés comme des songes poétiques et embrumés où l’émotion affleure des textures musicales boisées et éthérées (on remarquera au passage cette propension très contemporaine de certains guitaristes, patente par exemple chez James Blackshaw, à investir le néoclassicisme). Guitare acoustique, violon, piano, accordéon et mandoline développent des motifs enchâssés qui définissent une géographie de l’intime et laissent percer un sentiment d’espoir cathartique, conjurant ainsi le chagrin à l’origine du travail initial de composition. Aux antipodes d’un cérémonial pesant par excès de pathos, l’album célèbre une tristesse heureuse, justement bouleversante parce qu’elle fait l’économie de tout sentimentalisme larmoyant. De musicalité, il est sans cesse question plutôt, la douleur inhérente à la perte trouvant dans l’expressivité musicale son meilleur catalyseur d’espoir. À ce titre, la notion de toucher atteint sur Box of Birch une dimension d’exutoire : le contact avec chaque instrument (frôlements, glissements, arpèges pointillistes), dont notamment la guitare caressée du bout des doigts comme un corps évanescent, appelle une figuration charnelle et libératrice de l’Absente. Cette douceur ambiante, cette extrême délicatesse, cette retenue du geste juste confinent au final en une superbe élégie. FF

– La page MySpace de A Broken Consort
– Le site de Tompkins Square

– En écoute : « The Elder Lie »

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Mike FeketeYellow & Red (Megaphon/CDbaby – 2008)

Dans un registre nettement plus roots, le guitariste Mike Fekete signe avec Yellow & Red son premier album. On ne sait en fait pas grand-chose de ce musicien natif de l’Ohio et né en 1979, mais les dithyrambes prononcés à son sujet par le pianiste George Winston — un des parrains du label Takoma, sur lequel il enregistra son premier album, Ballads and Blues (1972), produit par John Fahey — ont suffi à attirer notre attention. À l’écoute du disque, difficile en effet de ne pas abonder dans son sens, tant Mike Fekete y fait montre d’une dextérité et de qualités d’écriture saisissantes. Adepte d’un picking sec et nerveux, qui fait la part belle aux sonorités métalliques, allant même jusqu’à convoquer un registre percussif, le guitariste module ses accords avec une sensibilité telle qu’on en oublie bien vite leur caractère virtuose. Tout l’art de l’exercice solo réside précisément dans cette façon de s’abandonner totalement aux mélodies jouées, d’engendrer un rapport instinctif à l’instrument quand bien même le travail d’écriture sous-jacent s’avère crucial. Sur “Magnolia (In Blossom)”, le sommet de l’album, différents états du désir semblent littéralement prendre forme et se développer. Sans mot dire, par la seule force de cordes pincées, d’un rythme tenu ou relâché, d’un silence libéré, d’une accélération spontanée, une histoire de chair et d’air se raconte, des pages se tournent. Limpides, les mélodies reflètent tout au long de Yellow & Red un état de conscience parcouru d’une mélancolie tenace, ici et là peut-être un peu surjouée (les deux derniers morceaux presque trop beaux pour être honnêtes), mais qui dénote surtout une indéniable propension à jouer à vif et transcender le geste soliste. FF

– La page MySpace de Mike Fekete

– En écoute : « Magnolia (In Blossom) »

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Scott WitteSound Shadows (Piggy Rooster – 2007)

Comparé aux trois précédents musiciens, Scott Witte fait office de vétéran. Si, à 51 ans, il n’a enregistré que deux albums officiels — Sailor’s Dream (d’abord paru en 1980, puis réédité en 2008 chez Numero Group) et récemment Sound Shadows –, ce disciple de l’école Takoma témoigne d’un savoir-faire à la douze-cordes qui pourrait bien un jour faire école. Une pratique régulière de l’instrument (il a notamment étudié dans les années 70 la guitare flamenca au conservatoire de Milwaukee) et une approche rigoureuse du jeu de John Fahey et Leo Kottke ont en effet, au fil des années, permis au guitariste de Washington de se perfectionner et d’affiner un style singulier. Une singularité flagrante sur un morceau emblématique comme “One Last Time” : aux arpèges déliés et répétitifs typiques du style Takoma, qui agissent ici comme une troublante réminiscence, se greffe une ligne mélodique plus aérée et chantante, tenue par la grâce de notes perlées, déclinées dans un riche registre tonal. Cette façon toute personnelle de faire sonner les cordes en accentuant les notes alternativement dans différentes gammes ou en recourant au slap (comme sur “Time Enough”) communique aux compositions de Scott Witte un caractère rythmique et émotif du meilleur aloi. Sur “Land of the Setting Sun”, on appréciera également sa faculté naturelle à introduire le morceau par une suite de touches suspendues en remontant progressivement les notes le long du manche, un préambule qui laisse subitement place à une accélération du tempo et un picking primesautier qui saute d’une corde à l’autre sans prévenir. Si Sound Shadows s’ouvre sur les cris peu avenants de corbeaux (la magistrale méditation “Song of the Crow”), si le ton de l’album s’avère volontiers mélancolique, voire funèbre (le court poème récité vers la fin du disque sur “One Day Came a Crow”), le jeu virtuose et sensible du guitariste engendre une floraison de propositions formelles et de sentiments mêlés, atteste sans sentimentalisme d’un désir (de vie, de jouer) fait geste. À l’instar de Peter Walker (cf. le premier volet de notre dossier) dont on a redécouvert récemment l’importance via Tompkins Square, espérons que Scott Witte sorte enfin de l’anonymat et qu’il occupe la place qui lui incombe : celle d’une référence de la guitare acoustique contemporaine . FF

– Le site de Scott Witte

– En écoute : « Time Enough »

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Tim SparksSidewalk Blues (Tone Wood/Orkhêstra – 2009)

De la même génération que Scott Witte, Tim Sparks (né en 1954) bénéficie d’une exposition et d’une reconnaissance sans comparaison possible — quoique par chez nous étrangement limitée au microcosme du jazz semble-t-il. Auteur d’une dizaine de très bons albums, dont quatre sortis sur le label Tzadik de John Zorn, ce musicien new-yorkais pour le moins virtuose a étudié la guitare classique auprès du maître espagnol Andrés Segovia. Par la suite, il s’est frotté avec conviction au fado portugais, à la musique brésilienne (en incorporant le groupe Mandala), à la musique persane (avec Robayat) et la musique klezmer (à écouter notamment l’album Little Princess, paru cette année, dédié aux compositions du célèbre clarinettiste Naftule Brandwein et enregistré en trio, sur Tzadik, avec le contrebassiste Greg Cohen et le percussionniste Cyro Baptista). Autant dire que Tim Sparks cultive un éclectisme et une curiosité qui transpirent dans sa musique gourmande, jamais avare de nouvelles conquêtes et d’horizons non explorés. Une gourmandise sans frein qui trouve une fois encore à se manifester sans forcer sur son nouvel album solo, Sidewalk Blues.

Ce disque marque son retour aux sources de la musique populaire américaine du 20ème siècle, après quelques albums « européens » consacrés au répertoire klezmer et à la musique des Balkans. Ragtime, blues, folk, gospel, New Orleans, country défilent en effet sous les doigts acrobates d’un Sparks enclin à tous les mariages stylistiques. De ce point de vue, l’exemplaire “Oriental Blues” — une reprise méconnaissable d’Eubie Blake — sonne comme un véritable vivier d’influences débordantes et revisitées à l’aune d’un esprit butineur, jamais en reste quand il s’agit de faire un clin d’oeil espiègle à J.S. Bach. De même sur “In A Mist”, la composition de feu Bix Beirderbecke se trouve régénérée par de subtiles harmonises brésiliennes qui s’invitent malicieusement entre les notes sans contrarier pour autant l’esprit du morceau. Bien que certains morceaux roots affichent une extravagance moindre, cet équilibre périlleux entre hommage et réappropriation est ainsi tenu sur l’ensemble de Sidewalk Blues, et fait que les dix-sept reprises impeccables participent d’un métissage intempestif mais respectueux, tout en laissant poindre en dernière instance une émotion sans fard. Enregistrés pendant les cinq dernières années, dans différents lieux (sur scène ou en studio) et avec diverses guitares acoustiques (notamment une Gibson L-3 de 1917, les amateurs apprécieront), ces morceaux de choix puisés aux racines de l’inspiration de Sparks figurent également un autoportrait touchant qui évoque les bruits, les images et les odeurs d’un temps retrouvé et toujours vivace. FF

– Le site de Tim Sparks
– Le site de Orkhêstra

– En écoute : « Oriental Blues »

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Glenn JonesBarbecue Bob in Fishtown (Strange Attractor – 2009)

Séquence photo insolite dans le livret, Glenn Jones se prête à une séance de manucure. Une situation cocasse pour les profanes mais tellement coutumière pour les virtuoses de la six-cordes dont la pratique est assidue jusqu’au sang. Comprenons bien qu’il faut prendre soin de ces mains expertes, et celles du guitariste américain Glenn Jones valent de l’or. La sortie de son troisième album est en soi un évènement qui justifie à elle seule sa double présence dans ce dossier (cf. volet 2), ce fondateur du groupe post-rock Cul de Sac, fort d’une carrière démarrée dans les années 80, produisant en effet très peu d’albums en solo. Ce qui ne l’empêche pas de multiplier parallèlement les collaborations, notamment en prêtant récemment main forte à Jack Rose sur son avant-dernier disque ou en produisant un vieil album live de son défunt ami et maestro, Robbie Basho (Bonn Ist Supreme sorti cette année). Barbecue Bob in Fishtown est quant à lui une nouvelle référence. Sur ces neuf compositions originales (une seule cosignée), l’érudit de la six-cordes fait encore montre d’une expressivité saisissante pour effilocher des arpèges à l’humeur badine — à l’instar de ces pochettes d’album repiquées à de vieux livres pour enfants. Son jeu vaque du bluegrass à la country/folk ancestrale (“Keep It a Hundred Years” entièrement interprétée au banjo) avec une fluidité saisissante. Cet héritage « primitif » transmis par John Fahey, Glenn Jones le connaît sur le bout calleux de ses doigts. Et il aime transmettre ce savoir acquis, ces livrets bien remplis en attestent (ses accordages à l’appui). Partant de ce savoir, libre alors à lui de reconstruire une composition méconnue de Robbie Basho (qu’il cosigne avec le guitariste défunt, en marque de respect). Sur le morceau qui donne son nom à l’album, on sent que la dualité avec Jack Rose sur Dr Ragtime & His Pals l’année dernière fut fusionnelle : la guitare accordée comme un banjo rivalise en vitesse avec l’instrument imité. La maîtrise est totale, l’émotion prise de plein fouet. Car cette pluie de notes qui s’abat sur nous n’a rien de la démonstration stérile, elle distille au contraire une puissance émotionnelle incroyable, de celles acquises seulement par une lente maturation relevant presque de la sagesse. La connaissance, tout simplement. PR

– La page MySpace de Glenn Jones

– En écoute : « A Geranium For Mano-A-Mano »

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Various ArtistsOpen Strings (Honest Jons/La Baleine – 2009)

Sous-titrée « early virtuoso recordings from the middle east, and modern responses », la compilation Open Strings réunit plusieurs générations de musiciens qui dialoguent entre elles. Scindé en deux CDs (ou quatre vinyles), ce recueil regroupe sur une première galette des morceaux restaurés datant des années 1920 extraits des archives d’EMI, en provenance d’Egypte, d’Iran, d’Irak et de Turquie. Privé d’informations quant à la nature exacte des instruments entendus (volonté assumée du label Honest Jons), l’auditeur est invité à opérer un étrange voyage dans le temps et vers l’inconnu où le manque d’informations décuple sa fascination à découvrir une musique proprement atemporelle. Si tous les artistes sélectionnés, de renom ou inconnus, méritent une écoute attentive, on retiendra surtout la présence plurielle de Nechat Bey : ce grand joueur de oud fait l’objet de cinq morceaux hypnotiques et s’impose comme un redoutable musicien au doigté fin et décidé, capable d’accélérations aussi subites que vertigineuses, n’hésitant pas délaisser son instrument de prédilection pour le violon, avec une réussite égale. Également à l’honneur avec quatre titres, Abdul Hussein Khan Shahnazi improvise quant à lui à l’oud de denses toiles méditatives aux résonances spirituelles manifestes. Notons enfin les deux compositions du violoniste Sami Chawa, dont l’une superbe de mélancolie lancinante, et l’autre rythmée par les subtils reliefs d’un picking entêtant.
En regard de ce premier volume incontournable d’obédience moyen-orientale, le second contient des titres plus récents joués par dix musiciens américains considérés par Mark Ainley et Jamie Tugwell (les deux têtes pensantes qui se cachent derrière Honest Jons et évoluent dans le giron de Damon Albarn) comme les plus prometteurs et audacieux de l’époque. Certains — Paul Metzger, Sir Richard Bishop, Six Organs of Admittance — ont été abordés précédemment dans ce dossier. À leurs côtés figurent le vétéran Steffen Basho-Junghans, le bluesman Charlie Parr, le duo MV and EE (auteur d’une folk rurale percée de rayons d’électricité, et dont le troisième album, Barn Nova, doit sortir au mois d’octobre), Michael Flower (membre de Vibracathedral Orchestra), Bruce Licher (l’impétueux guitariste du groupe post-punk Savage Republic dans les années 80) et deux découvertes notables : Rick Tomlinson à la guitare électrique arabisante accompagnée de percussions et Micah Blue Smaldone au seul banjo. L’indéniable qualité de cette compilation sans faux-pas est dès lors de pointer, par un savant effet d’écho, les influences orientales de ces musiciens-héritiers pourtant enracinés dans l’americana. Avec, en filigrane, cette idée prégnante qui n’aura eu de cesse aussi d’alimenter nos pages : loin de faire fi du passé, la modernité en réactive sans nostalgie les enjeux ici et maintenant, compose avec le temps et dessine la possibilité d’un demain dans son reflet irisé. FF

– Le site de Honest Jons

– En écoute :

« Rast Taxim » de Nechat Bey

« Mortissa » de Micah Blue Smaldone








– Pour aller plus loin :

Steffen Basho-JunghansLandscapes in Exile (Blue Moment Arts – 2001)

Mike TamburoBeating of the Rewound Son (Music Fellowship – 2005)
Nick CastroCome Into Our House (Strange Attractors – 2006)
Shawn David McMillenCatfish (Tompkins Square – 2007)
Charlie ParrRoustabout (Misplaced Music – 2008)
Tom Carter & Christian KieferFrom the Great American Songbook (Preservation – 2008)
Micah Blue SmaldoneThe Red River (Immune – 2008)
Denis TurbideS/T (CDbaby – 2009)
Various ArtistsThe Great Koonaklaster Speaks : A John Fahey Celebration (Table of the elements – 2007)

Various ArtistsWayfaring Strangers : Guitar Soli (Numero Group/Import – 2008)

– À lire : Les nouveaux as du picking (1), (2), (3)

John Fahey