The Race s’est élancé de Reading en 2004 et après un premier tour de chauffe somme toute honnête, le powerpopeux Be Your Alibi, le quintet britannique se replace sur la ligne de départ en 2009, avec leur flambant neuf In My Head It Works. On enfile le casque et on écoute. L’introduction, “Begin”, est simplette mais tient la route. S’ensuit “I Get It Wrong” qui nous permet de voir ce qu’il y a vraiment dans le moteur… Le châssis est connu : une rythmique vrombissante enclenchée par la batterie puis la basse, un tapis de sol sur lequel se vautrent ensuite des murs de guitares et la voix, très juste, de Dan Buchanan. A l’écoute de “I Get It Wrong”, on jette un coup d’oeil dans le rétro : on pense aux Killers qui auraient pris un coup de monoxyde, à Sunshine Underground en rupture de groove, à Mumm-Ra qui se refuserait la moindre pause-pipi. Ou encore à Fire on Corridor X de All The Saints, même si ce dernier avait plus de coffre. Car tout se ressemble un peu dans “In My Head It Works”, ce qui a simplement l’avantage de nous garantir une cohésion musicale. Pour le reste, c’est du déjà entendu et The Race a une fâcheuse tendance à tourner en boucle. Et quand à l’intérieur même d’un morceau (“Killer” par exemple), on viendrait à gouter plus longtemps à des arpèges qui carburent, les cinq de Reading, impatients en diable, embrayent, accélèrent, donnent coups de volant sur coups de volant pour relancer le bolide. Lorsqu’on arrive à “Gloves”, 9e tour de piste, on frôle la casse mécanique. De la boîte à gants, on a envie de sortir la boîte à claques tant on a l’impression que la route est une ligne droite. Et on termine l’album sur la jante. Autant dire que dans la course au disque de chevet, The Race, pour le moment, est sur une voie de garage.

– Le Myspace de The Race