Après trois albums remarquables, publiés entre 2005 et 2008, la marche incantatoire et saisissante de OM est désormais devenue identifiable. Plus qu’un style spécifique, le duo américain développe surtout une certaine signature musicale à travers laquelle se dessine une forme spirale, un mouvement circulaire et ouvert. En ce sens, God is Good possède bien l’impulsion familière de OM : l’éveil progressif du son basse-batterie (“Thebes”), toujours accompagné de la voix magnétique d’Al Cisneros. Or, ce dernier opus marque un déplacement subtil mais considérable dans l’orientation de la musique envoûtante du duo. Même si le jeu d’Emil Amos (Grails) à la batterie n’a rien à envier à celui du sortant Chris Hakius, la brutalité des albums précédents se trouve ici aiguisée, les contours devenant plus polis et la forme répétitive-méditative plus étendue et riche. Ce que OM perd en verticalité, il le gagne en horizontalité et, par conséquent, en accessibilité. Si les mélodies sont toujours aussi dépaysantes, l’incantation est moins un cri qu’une douce mélodie, enveloppante et séduisante, comme la laisse entendre la flûte dans “Meditation is The Practice of Death” ou encore les deux chants courts et enivrants que sont les “Cremation Gath”. Avec God is Good, les yeux d’OM sont désormais tournés au-delà des barrières raides et hypnotiques, cherchant à embrasser l’harmonie funèbre de la terre et du ciel.
– Le site officiel de OM
– En écoute : “Meditation is The Practice of Death”