Reproche-t-on à The Fall de refaire toujours le même album ? La question va de sens également pour The Futureheads, à l’heure de leur quatrième album. La réponse est identique, donc : avec le quatuor de Sunderland, c’est toujours pareil mais ce n’est jamais la même chose. Hormis un second album curieux des possibilités offertes par un studio d’enregistrement (News and Tributes en 2006, sous l’influence du producteur Ben Hillier), le quatuor néo post-punk est vite revenu avec le vindicatif This Is Not The World (2008) à ses riffs de guitares angulaires plaqués sur une rythmique effrénée et des harmonies vocales en canon très chiadées. Trois producteurs ont beau se partager l’ouvrage — dont le londonien Youth (Depeche Mode) et leur ancien camarade d’école David Brewis (Field Music) — The Chaos ne connaît aucune baisse de régime ou dispersion. A peine serait-on tenté d’avancer un retour vers les progressions casse-tête de leur premier opus séminal — le très Devo “The Connector” ainsi que la chanson éponyme. Nettement plus malins que ses contemporains binaires, nos quatre grosses têtes empilent en moins de trois minutes plus d’idées que l’intégralité de la discographie de Bloc Party et The Editors (virage electro inclus). D’autant qu’entres quelques équations à guitares thermonucléaires, la paire guitare/chant Barry Hyde et Ross Millard a le don du single paniqué qui gifle sévèrement — “I Can Do That”, “Struck Dumb”, “Heartbeat Song »… Et maintenant ? Le quatuor annonce un prochain album entièrement a capella. Décidément, la surprise avec ce groupe n’est jamais là où on l’attend.

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– Lire également notre entretien (juillet 2008)

– « I Can Do That » en écoute :