Frédéric Oberland (21 Love Hotel, Farewell Poetry) et Richard Knox (Glissando) ne sont sûrement pas les premiers musiciens à imaginer et élaborer un album autour de l’idée d’un trajet, d’une distance à parcourir.


Frédéric Oberland (21 Love Hotel, Farewell Poetry) et Richard Knox (Glissando) ne sont sûrement pas les premiers musiciens à imaginer et élaborer un album autour de l’idée d’un trajet, d’une distance à parcourir. Tout se prête à merveille, en effet, dans The Rustle Of The Stars, dont le format CD n’est sorti qu’il y a maintenant deux mois, à cette pratique itinérante: le violon, le piano, le glockenspiel, les choeurs; un univers organique vibratoire, bâti avec des nappes massives où se dégage la légèreté des cordes et des claviers; tout appelle ici en effet à l’imaginaire de la fin d’un monde, et on ne s’y trompe nullement en le soulignant: c’est en effet un voyage final qui est pensé comme le coeur de l’album, son moteur, à travers les icebergs dans la mer arctique. Or si c’est bien l’imagerie qui est sollicitée par Oberland et Knox pour cette collaboration, ce n’est pas un romantisme solitaire qui caractérise ce projet musical et visuel, ni l’abstraction qui mènerait à une élévation spirituelle: Enregistré en partie à Leeds dans une église et en studio à Paris, masterisé par Lawrence English, l’album a une esthétique de ce qu’il y a de plus concret, sa poésie dérivant directement de la richesse instrumentale mise en oeuvre. L’auditeur nage ainsi dans les eaux troubles d’une musicalité emmêlée et hétérogène, sans pour autant s’arrêter d’avancer dans la ligne tracée par les différentes sonorités. Hormis un caractère éminemment sensuel, c’est un exercice de la disparition dont il est question ici, à travers la blancheur, dans toute sa beauté.

Le site de The Rustle of The Stars

Ecouter l’intégralité de The Rustle of The Stars sur Soundcloud :

Regarder le clip de Sleeping Land (Part1) par David Bart