Seulement six mois après Pond, excitant projet parallèle de membres de Tame Impala sans son cerveau Kevin Parker, voilà le super quatuor cosmique réuni à nouveau.


Seulement six mois après Pond, excitant projet parallèle de membres de Tame Impala sans son cerveau Kevin Parker, voilà le super quatuor cosmique réuni à nouveau. D’évidence, Lonerism, second opus de la formation originaire de (sous ?) Perth, Australie, reprend exactement les choses là où les avaient laissés depuis l’acclamé Innerspeaker en 2010. Soit un stupéfiant trip rétro lorsque John Lennon expérimentait ses premières pilules LSD, catapulté en 2012 par une section rythmique dantesque, dansante et hypnotique. C’est d’ailleurs ainsi que Lonerism s’ouvre, par un shuffle de batterie cosmique revenant à la charge sur « Be Above it »… A vrai dire, en écartant l’approche sonique similaire au premier album, Lonerism pousse encore plus loin la transe pop bigarrée initiée par Innerspeaker : l’écriture tend vers une jam psychédélique au tempo frénétique. Les claviers de Kevin Parker – grand shaman omniscient de cette sorcellerie barrée – altèrent volontairement toute perception de ligne mélodique claire, noyée par une multitude d’effets et de couches synthétiques (vive les éléphants roses sur « Mind Mischief » ). On imagine le défi d’un tel mixage, même pour Dave Fridmann, le cinquième Flaming Lips.
Et donc comme toute expérience trippante, Lonerism possède ses hauts et ses bas : des virées semblant aller nulle part (« Endors toi » in french, qui porte décidément bien son nom) succèdent à d’inattendus état de grâce (l’oasis « Music to Walk Home By”). Bizarrement, on remarque que les chansons les plus potentiellement pop de Kevin Parker sont toujours celles terminant sur un point d’interrogation : hier avec le fantastique « Why Don’t You Make Your Mind ?» , aujourd’hui avec « Why Won’t They Talk to Me ?”. Quelques mystérieuses perles pop émergent, surtout au trois quarts du parcours, quand le groupe semble redescendre progressivement de son état second pour retrouver toute sa tête. Notamment, le spectaculaire « Elephant”, battit autour d’un riff mastodonte tout droit pillé à Black Sabbath période Masters of Reality. Ainsi que l’incroyable avalanche cosmique teintée de soul de « Nothing That Has Happened So Far… ». Pour les amateurs de cohésion, on recommandera plutôt le magistral Beard, Wives Denim de Pond, mais en terme d’odyssée groovy et acidulée, Lonerism procure tout de même quelques spectaculaires hallucinations.

Tame Impala – « Elephant »