L’Artiste/musicien californien Lionel Williams, aka Vinyl Williams, est pour ainsi dire « tombé dans le chaudron magique quand il était petit ».


L’Artiste/musicien californien Lionel Williams, aka Vinyl Williams, est pour ainsi dire « tombé dans le chaudron magique quand il était petit ». Adepte de collages psychédéliques sous toutes ses formes (plastiques, vidéo, peinture…) cet étudiant à la prestigieuse California Institute of the Arts, à peine âgé de 22 ans, démontre aussi de véritables pouvoirs supersoniques. Pas vraiment surprenant quand on sait qu’il est le petit-fils du légendaire compositeur de musique de film John Williams (pour ceux qui l’ignorent, les thèmes de Superman et Star Wars, c’est lui). Un destin de musicien tout tracé pour cet artiste signé sur le très pointu label No Pain in Pop (Grimes, Forest Swords…). Les deux premiers EPs de Williams Junior parus l’an dernier donnaient déjà la couleur musicale : une imposante fresque pop acidulée où se télescopent un chant cryptique noyé dans une reverb, séances d’hypnoses ambient, strates shoegazing, dream pop chillwave, rayons solaires west coast incandescents, le tout imbibé d’un feedback permanent. En scrutant au loin l’horizon californien fantasmé sur Lemniscate, une correspondance peut s’établir avec les plages de la côte ouest australienne, à Perth, où dansent pieds nus les rockers néo-baba de Tame Impala. D’ailleurs, tous deux partagent la même passion pour les titres cosmiques sensoriels : « Inner Space », « Stellarscope », Innerspeaker …. Mais l’approche de Williams s’avère tout de même plus intuitive : les frontières de la pop demeurent délibérément floues, Lemniscate est un véhicule expérimentale, destiné davantage à sonder les rêves que la mélodie parfaite. Un peu à la manière d’un John Maus, Lionel Williams creuse une matière organique, tout en laissant à cette dernière une entière liberté de mouvement. On vogue intrigué vers l’inconnu, porté par une mélodie en mutation perpétuelle, laissant apparaître une figure spectrale. Incontestablement chez les Williams, un grain de folie doit se transmettre de génération en génération.