Oliver Hugh Perrys, alias D. D Dumbo, est l’instigateur d’une pop “nomade” des temps modernes.


Oliver Hugh Perrys, alias D. D Dumbo, est l’instigateur d’une pop “nomade” des temps modernes. Certains ont peut-être eu la chance d’assister à la performance – difficile de la désigner autrement – de ce jeune prodige australien lors du Pitchfork festival à Paris en 2014 : seul sur scène, le multi-instrumentiste éruptait un spectaculaire magma sonore aux mélodies envoûtantes. Grâce à son laptop et une armada de pédales d’effets mis au service de sa guitare (il alterne électrique et douze-cordes acoustique) et de sa voix qu’il échantillonne pour superposer différentes couches d’harmonies (démonstration dans la vidéo plus bas). Tel un apprenti sorcier, D. D Dumbo donne vie sous nos yeux à une fusion pop extrêmement revigorante où se noue pop, hip hop, folk, electro, new wave et musiques du monde. Sur « Tropical Oceans », paru sur son excellent premier EP voilà trois ans, il imposait déjà sa signature par une maîtrise totale de son art hybride. Très vite, il est repéré par la maison indépendante britannique 4AD, qui abrite notamment sa cousine amazone tUnE yArDs. Utopia Defeated, son premier album, a été entièrement écrit, composé, enregistré et produit par ses soins, dans la brume londonienne.  Comme le célèbre personnage de Disney auquel il emprunte son nom, D. D Dumbo est une bête hors-norme, une machine à groove pachydermique mais qui se donne des ailes, porté par une voix haut-perchée qui peut tout se permettre… Si on lit ça et là chez nos confrères des références à Jeff Buckley, personnellement, on le trouve moins diva. Utopia Defeated fourmille tellement d’idées que la voix devient un instrument fondu dans l’ensemble de sa Toile exotique. Par exemple sur  « Walrus » et « Satan » au rythme tribale très contagieux, notre ami mutant réuni Yeasayer et The Police dans une même entité. On pense aussi au trop méconnu musicien anglais Merz, dans cette façon d’apprivoiser des textures afro(disiaques) pour en tirer des pop songs vibrantes que ce soit sur le poignant « The Day I First Found God », « In the water » et sa folk electro incantatoire, la jungle foisonnante de « Cortisol » ou encore « Brother », complètement trippant. Une Révélation, avec un grand R.

 

4AD/Beggars – 2016

http://4ad.com/artists/187

Tracklisting :

  1. Walrus
    2. Satan
    3. In The Water
    4. Cortisol
    5. Alihukwe
    6. Franco Picasso
    7. The Day I First Found God
    8. Toxic City
    9. Brother
    10. Oyster