Passé à travers nos radars jusqu’ici, l’Anglais Danny Green alias Laish publie son troisième album, et bénéficie pour la première fois d’une sortie française grâce à l’entremise du très avisé label Talitres.


L’Anglais Danny Green publie son troisième album sous l’alias Laish, et bénéficie pour la première fois d’une sortie française grâce à l’entremise du très avisé label Talitres. Originaire de Brighton mais délocalisé sur Londres, ce multi-instrumentiste, auteur et compositeur est allé à bonne école : il est membre du collectif folk Willkommen, dans lequel se distingue Rozi Plain également croisé chez Talitres et le très talentueux Nick Hemming de The Leisure Society (Danny Green y a d’ailleurs joué quelques temps). Même si Laish n’a pas encore la reconnaissance de ce dernier, son talent n’a pas à en rougir : Pendulum Swing rassemble douze malicieuses compositions d’une richesse remarquable, tant dans l’efficacité mélodique que dans le choix d’arrangements bien couvés  (piano, cordes, choeurs féminins, claviers analogiques …). Même si l’écriture s’ancre dans un certain artisanat classique, les refrains sont généralement d’une finesse (ou plutôt d’une irresistibilité) à toute épreuve. Le brin de voix caressant de Green évoque le seigneur écossais King Creosote dans ses moments de solitude gracieux (les superbes “Vague” et “Isolation”). Dans “Love on the Conditionnal », il chante l’amour non sans une pointe de cynisme, rehaussé de séduisants arpèges slacker à la Pavement et d’arrangements acidulés sixties période Beatles cueillette des fraises (comprenne qui pourra). On comprend vite alors que Laish a bien d’autres cartes à jouer que de rester dans le terroir pop acoustique, notamment sur le faussement enjoué et électrique, “Learning to Love the Bomb”, dont le refrain devient très vite indéboulonnable, ou à contrario dans des atmosphères electro embuées sur  “Song for everything”. En parlant de cartes justement, l’excellent “We Haven’t Made Any Money”, aborde le vice du jeu, un thème original voire plutôt rare dans la pop. Un beautiful loser par excellence donc, mais qui vient de gagner toute notre sympathie.

 

 

Talitres/Differ-ant – 2016

 

Tracklisting :

1. Vague
2. Learning to Love the Bomb
3. Love on the Conditionnal
4. Song for Everything
5. The Last Time
6. My Little Prince
7. Pendulum Swing
8. Wrote of Freedom
9. Rattling Around
10. Gambling
11. We Haven’t Made Any Money
12. Isolation