On a longtemps hésité avant de se faire un avis sur ce nouvel opus du quintet indie pop new yorkais…

 


On a longtemps hésité avant de se faire un avis sur ce nouvel opus du quintet indie pop new yorkais. Par la grâce de deux albums magnifiques, Atlas (2014) et Days (2011), Real Estate est devenu le chantre de l’internationale “indie pop”. Mais le départ en 2016 du guitariste Matt Mondanile, qui se consacre désormais à plein temps à son projet solo, les non moins excellents Ducktails (également signé chez Domino), n’a pas manqué pas de poser des interrogations sur l’avenir du groupe. In Mind, quatrième opus de Real Estate, ne rassure pas vraiment sur ce point. Si le quatuor reste fidèle à son intégrité artistique, avec ce son immédiatement identifiable depuis leurs débuts – une pop rudimentaire à guitare arpégée et vocaux timides dans l’axe Velvet Underground/Feelies – force est d’avouer que l’intensité est moindre comparé à ces glorieux actifs passés : aucunes des onze nouvelles compositions ne sont  à la hauteur d’un “Talking Backwards”, “It’s Real” ou “Out of Tune”. Tâche difficile pour le guitariste remplaçant Julian Lynch que de recomposer une alchimie avec le guitariste, compositeur principale et chanteur Martin Courtney… Les  morceaux se succèdent alors et on attend vainement qu’une accroche mélodique, qu’un petit frisson nous traverse durant cette écoute routinière (l’éntrée en matière et fausse surprise “Darling” avec ses nappes synthétiques en introduction vite relégués en arrière-plan, puis ce “Serve the Song” trop convenu). Pourtant, tout les ingrédients sont là, et l’on en viendrait même à culpabiliser de ne pas retomber sous le charme. On observe bien ça et là quelques quelques parfums aguicheurs de pop de chambre sur “Stained Glass”, un orgue hamond inédit sur “Same Sun”. Seul véritable audace ce “Two Arrows”, où une bonne vieille Rickenbacker vire au délirium sur sept minutes, que ne renierait pas  Mac deMarco. Mais au final, le sentiment persiste sur In Mind de ne pas avoir retenu grand chose. Et ce n’est pas faute d’avoir persévéré dans l’écoute… Real Estate n’a pourtant commis aucun crime de lèse-majesté, peut-être qu’on a été piqué à vif après tant de passion,  peut-être seulement que le charme qui nous liait s’est rompu, et que Real Estate ne compte plus parmi nos priorités tandis que d’autres prétendants talentueux tels que Ultimate painting et Twerps se sont réapproprié le filon avec plus de bonheur… Cruel constat… En espérant que cette désillusion pour ce groupe attachant ne soit que passagère.

Domino Records/Pias – 2017

Site officiel : www.realestatetheband.com

Tracklisting :

  1. Darling
  2. Serve The Song
  3. Stained Glass
  4. After The Moon
  5. Two Arrows
  6. White Light
  7. Holding Pattern
  8. Time
  9. Diamond Eyes
  10. Same Sun
    11. Saturday.