Retour sur l’événement Lysistrata, espoir French Touch dans la catégorie Post/ Math – Rock.

C’est l’histoire de trois lycéens originaires de Saintes qui jouent (gentiment) le groupe d’accompagnement pour un senior (45 ans, tout est relatif) qui rêve que sa chance ne soit pas encore passée. Un Barathon s’organise dans un bar du centre-ville, les trois jeunes souhaitent y participer, pas leur mentor. Ils s’émancipent, décident d’y aller, sans compo, sans chanteur, sans peur : Lysistrata (nom tiré d’une comédie grecque antique) est né. La suite est un merveilleux conte de fée Math-Rock–Noise, avec la participation au Ricard SA Live Music 2017, noyé au milieu de plus de 1000 artistes (dont la majorité joue un style de musique beaucoup plus… abordable) et une victoire, sans contestation possible, au milieu des décibels de « Sugar & Anxiety », titre explosif et jubilatoire, qui hérisse le poil par les nobles et variés décibels qu’il envoie. S’en suit une participation à Rock En Seine. Le public, qui, par chance, est majoritairement assis en ce chaud après-midi du mois d’août, se prend une belle claque, de face, qu’il n’avait pourtant pas vu venir. Trois mômes à casquette et à lunettes, survoltés mais précis, s’éclatent sur scène, créant une énergie vite fédératrice. Si bien que la foule se masse pour voir, et surtout entendre, le phénomène.

Il n’y a à ce moment-là, toujours pas d’album sur les plateformes streaming (on ne parle plus de bacs en 2017…), et celui-ci finit par sortir à l’automne, le trio se permettant de ne pas y inclure « Small Box », titre si explosif qu’il a pourtant la responsabilité de lancer leurs concerts.

Mais nos jeunes ont un incroyable talent. Dès les premières notes, l’introductive « The Thread » donne le tournis, par ses riffs distordu aux cheminements improbable, que seule la section rythmique semble  appréhender. La partie sera principalement instrumentale, la guitare mène la danse, virevoltante. Le chant est principalement confié à Ben (Batterie), qui semble avoir eu le même prof d’anglais que Kmar de No One Is Innocent. Outre son accent, il s’en sort bien, et est accompagné des cris du chœur, venant des deux autres (Théo et Max). « Asylum » avec son refrain accrocheur et ses paroles facilement compréhensibles fait office de tube,  léger en apparence (« Hey Father, I love you ! ») et qui cache pourtant une noirceur tragi-comique.

Viennent ensuite deux monuments de 8 minutes chacun : « Answer Machine », qui débute par un admirable travail de rouleau compresseur, s’apaise, et repart de plus belle, et « Sugar & Anxiety », sur laquelle nos jeunes font montre d’une dextérité hors norme, tant pour le jeu de guitares que pour les différentes ambiances qu’ils instillent, sans forcer, semble-t-il. « The Boy Who Stood Above The Earth »,  autre titre à tiroirs, sonne la fin de cette récréation, hautement divertissante, et addictive. Pourvu que l’album de la maturité ne vienne pas trop vite !

 

Tracklisting:

  1. The Thread
  2. Asylum
  3. Answer Machine
  4. Sugar & Anxiety
  5. Reconciliation
  6. Dawn
  7. The Boy Who Stood Above The Earth