Une collection de portraits hétéroclites revisités par l’homme en noir aka Hugh Cornwell.


On avait quand même bien envie de vous en causer (bien qu’un peu décalé ici) du neuvième opus en solo du toujours très punk Hugh Cornwell. L’homme en noir, aujourd’hui âgé de 69 ans, et l’un des derniers vrais provocateurs en activité, ressort de sa tanière. Beaucoup à l’époque (en 1990) ont stoppé net l’aventure Stranglers à la minute où son ancien chanteur-guitariste a pris la poudre d’escampette (ce n’est d’ailleurs qu’en 2012 via l’album Giants que l’on a repris ponctuellement contact). Bref,  le sujet du jour est son nouvel album Monster. Six ans qu’il n’avait pas sorti une galette.
Cornwell était l’intellectuel de la bande (diplômé en biochimie) mais aussi un dur à cuire (5 semaines de prison quand même à la sortie de la tournée The Raven). Avec sa formation d’origine il a tutoyé les sommets basés pour certains sur quelques malentendus : à l’instar d’un Lou Reed via “Walk on the Wild Side” les Stranglers accrocheront le succès avec “Golden Brown”.

Les thèmes abordés sur Monster (une galerie de portraits avec à chaque chanson son personnage) sont alternativement  personnels (“La Grande Dame” et son hommage à sa mère aux origines françaises, nageuse compulsive devenue gloire locale de son quartier à Hampstead et aujourd’hui âgée de 98 ans), sulfureux (“Duce Coochie Man” et “Robert” pour le dictateur italien Benito Mussolini et l’ex-président du Zimbabwe Robert Mugabe), parodique (le cuir de Lou Reed est à l’honneur sur “Mr. Leather”), ou admiratif pour le prodige des effets spéciaux Ray Harryhausen (“Monster”). Cornwell a produit seul son album (après avoir travaillé par le passé avec une ribambelle de pointures (Tony Visconti, Steve Albini…). Avec modestie mais justesse, il déroule donc ces dix nouvelles compositions rock bien ‘Cornwelliène’ et entraînantes qui ne révolutionnent rien bien entendu mais que l’on ne lâchera pas comme ça.

La cerise sur le gâteau est à aller piocher sur le deuxième cd (ou vinyle) sous-titré Restoration conçu en forme de best-of acoustique et constitué de chansons réenregistrées et écrites à l’époque pour les Stranglers (“Outside Tokyo”, “Don’t Bring Harry”, “Goodbye Toulouse”, “No More Heroes”,…). Et là bingo on redécouvre sa voix (intacte) et ses (nouvelles) compositions dénudées. Le traitement est minimal : quelques accords de guitares rêches ou tout en touchés sporadiquement sertie de quelques instruments décalés (par rapport aux originaux) et de fluettes subtilités dans l’arrangement musical.
Monster est l’histoire de héros et de méchants  et elle s’écoute bien.

Sony Music / 2018

https://www.facebook.com/hughcornwellofficial/

Tracklisting :

CD 1 – Monster

  1. Pure Evel
  2. La Grande Dame
  3. The Most Beautiful Girl in Hollywood
  4. Mosin’
  5. Mr. Leather
  6. Bilko
  7. Robert
  8. Monster
  9. Attack of the Major Sevens
  10. Duce Coochie Man

CD 2 ‘Restoration’

  1. Outside Tokyo
  2. Let Me Down Easy
  3. Souls
  4. Don’t Bring Harry
  5. Goodbye Toulouse
  6. Ships That Pass In The Night
  7. Never Say Goodbye
  8. No More Heroes
  9. Big in America
  10. Always The Sun

 

Monster 2LP vinyl edition

Side 1

  1. Pure Evel
    2. La Grande Dame
    3. The Most Beautiful Girl In Hollywood
    4. Mosin’
    5. Mr. Leather

Side 2

  1. Bilko
    2. Robert
    3. Monster
    4. Attack of the Major Sevens
    5. Duce Coochie Man

Side 3

  1. Outside Tokyo
    2. Let Me Down Easy
    3. Souls
    4. Don’t Bring Harry
    5. Goodbye Toulouse

Side 4

  1. Ships That Pass in the Night
    2. Never Say Goodbye
    3. No More Heroes
    4. Big In America
    5. Always the Sun