Un festival de bombinettes punk pop imparables, régressives à souhait. Idéal pour démarrer l’année sur un bon coup de pied.



« Salut, on est les Johnny Mafia, on vient de l’Yonne, le pays de… des… le pays des violeurs ». Ainsi débutent généralement les concerts de Johnny Mafia. Bêtes de scènes, leur précédente tournée les a vu retourner les clubs de France ayant eu le gout (et le courage) de les inviter. Ils ont aussi servi à compléter les affiches des grands festivals, jouant l’après-midi devant un public clairsemé, pour finir par créer des émeutes dont rêveraient les Gilets Jaunes les plus virulents. Au menu ? Un garage punk assez basique, avec des relents de millésime 90’s (Offspring, Green Day, Sum 41…), chose étonnante vu leur âge, et le fait que ce style musical soit rarement pris en modèle aujourd’hui. Des paroles aussi débiles que l’annoncent les titres des chansons, une grosse dose d’humour, et surtout, une spontanéité désarmante, que l’on trouve peu par ces temps gris. Plutôt timides en interview, ces sales gosses semblent préférer les petites scènes faciles à envahir, l’action aux paroles.

Le titre de leur excellent premier album (Michel-Michel-Michel) a tout de suite donné le ton : il s’agit d’une référence à un sketch de François Damien. Pas prise de tête donc, ce qui ne les empêcha pas d’apparaître comme de sérieux outsiders chez les critiques généralement assez sérieux  (Inrocks, Télérama, entre autres) et de profiter de la petite vague actuelle des rockeurs hexagonaux qui montent, avec Lysistrata, Psychotic Monks, Kaviar Special, Pogo Car Crash Control ou You Said Strange… impressionnant d’ailleurs au-delà de nos frontières puisque pour ce second album, c’est l’ancien producteur des White Stripes, Jim Diamond qui a accepté de prendre les manettes histoire de « professionnaliser » quelque peu leur son.

Le résultat est remarquable et s’entend dès l’ouverture, « Big Brawl », bien connue par ceux qui les ont vu sur scène, offrant un son lumineux type Pop-Punk Californien, une basse insaisissable et bien mise en avant, et -merci – parvient à conserver l’énergie déployée sur scène. Le son est clair (certains diront trop propre), la voix est limpide. L’énergique « Secret Story », ainsi que « Sun 41 »,  à l’air absolument imparable, ont également été bien rodées sur scène avant d’être couché sur cet album, et combleront les fans. On ne connaissait pas les autres, et c’est un plaisir de trouver quelques nouvelles pépites, dont l’hymne à reprendre en cœur « Each Side », et surtout les deux bombes : la sur-vitaminée « Ride », et le nouveau tube « Crystal Clear ».

Bref, peu de calculs et beaucoup d’énergie brute, de déconne, captée par un vieux routier des consoles aux petits soins. Plus qu’un pari, Johnny Mafia est une évidence, à aller voir sur scène quand ils passeront près de chez vous. Car, n’en doutez pas, ils passeront près de chez vous.

 

 

Tracklisting:

  1. Big Brawl
  2. ACO
  3. Secret Story
  4. Crystal Clear
  5. Ride
  6. On The Edge
  7. Feel Time Feel Fine
  8. Justify
  9. Each Side
  10. Sun 41
  11. That Shelf