Le dernier opus du compositeur suisse Samuel Reinhard semble tracer un parallèle implicite entre la tradition minimaliste et notre réalité quotidienne avec la situation pandémique

Le minimalisme en musique défend fréquemment l’idée d’un certain dépouillement sonore qui permet un mouvement vers notre monde intérieur et donne un accès privilégié à notre espace intime. C’est en ce sens qu’il n’est pas surprenant que le dernier opus du compositeur suisse Samuel Reinhard s’intitule Interior, qui semble tracer un parallèle implicite entre la tradition du genre et notre réalité quotidienne avec la situation pandémique. En quatre mouvements, si l’on peut dire, la musique de Reinhard, à travers ses notes de piano, ses répétitions, ouvre en même temps qu’elle crée cet espace intérieur, qui sont autant des tourbillons de silence que les contours indécis des états d’âmes en altération continue. La complexité des structures harmoniques, qui semblent au premier abord totalement monolithiques, se dévoile petit à petit grâce à une attention soutenue, un peu comme lorsqu’on observe une scène qui se répète mais dont les légères différences apparaissent dans la durée. S’il ne révolutionne pas le genre ambient/modern classical, Interior reste un album prenant et un très bel exercice d’écoute. 

Präsens Editionen – 2021

Tracklist :

  1. Interior I
  2. Interior II
  3. Interior III
  4. Interior IV