Le premier LP de ce duo originaire de la Mersey, est un voyage psychédélique envoûtant et planant.

Le duo britannique Hannah Merrick et Craig Whittle – sous la signature King Hannah – avance l’objet de tous leurs désirs. Merrick (chanteuse et compositrice) et Whittle (guitariste et auteur), collègues dans un bar anglais dans leur première vie, ont longtemps maturé leur amitié, et passion commune pour la musique, avant de franchir le rubicon. L’histoire de King Hannah prend définitivement corps et se matérialise aujourd’hui par un premier opus totalement addictif. Dans son genre c’est du tout bon !
En 2021, un premier EP six titres d’une trentaine de minutes – Tell Me Your Mind And I’ll Tell You Mine – avait posé les premiers jalons.
I’m Not Sorry, I Was Just Being Me est aujourd’hui fait du même bois et abonde d’atmosphères vénéneuses et cinématographiques construites sur un blues psychédélique serti de la voix profonde et captivante de la chanteuse galloise.

I’m Not Sorry, I Was Just Being Me ne porte pas trace d’une quelconque influence musicale de Liverpool – lieu de villégiature des musiciens, bien au contraire, il s’apparente à une bande-son imaginaire illustrant une traversée rêveuse des États-Unis, un road trip fascinant tout en apesanteur où se conjugue une multitude de sentiments antagonistes (douceurs, tensions, mélancolie, évanescence,  …). Le jeu de guitare de Whittle restitue à merveille ces atmosphères. Cette collection de morceaux ravive même le souvenir de séries mystiques comme celles des premières saisons de True Detective. Le captivant « Big Big Baby » est la chanson par excellence de ses réminiscences et émotions.

On prend aussi le temps d’observer les paysages et de s’imprégner des ambiances que l’on se romancent comme sur « Ants Crawling on an Apple Stork » seul  morceau chanté par Whittle, ou sur le plus rythmé « All Being Fine ».

De purs moments lancinants et intimistes aux confins du slowcore (« The Moods That I Get In ») s’intercalent avec quiétude. La fin du voyage est aussi séduisante mais plus directe. « It’s Me And You, Kid » scelle l’entente des musiciens en débutant par quelques notes éparses et Lo-Fi pour venir ensuite s’enflammer dans un élan sonore noise pop fédérateur.

Les influences musicales sont ici assumées et clairement identifiées : Mazzy Star et Hope Sandoval et ses ambiances ténébreuses et cotonneuses au premier chef, plus quelques incursions trip hop que n’auraient pas renié Beth Gibbons et Portishead (« Foolius Caesar »). Le chant de Jennifer Charles (Elysian Fields) moins les influences cabaret s’entend aussi.
Mais quelque soit le référent l’écoute de ce premier disque demeure foncièrement prenante et homogène ; on ne lâchera donc pas en-cours de route King Hannah pour revenir aux fondamentaux. Ou plus tard, mais pour prolonger notre plaisir !

City Slang / 2022

https://KingHannah.lnk.to/FacebookYD​

Tracklisting :

  1. A Well-Made Woman
  2. So Much Water So Close To Drone
  3. All Being Fine
  4. Big Big Baby
  5. Ants Crawling On An Apple Stork
  6. The Moods That I Get In
  7. Foolius Caesar
  8. Death Of The House Phone
  9. Go-Kart Kid (Hell No!)   
  10. I’m Not Sorry, I Was Just Being Me
  11. Berenson
  12. It’s Me And You, Kid