Après un premier EP « #1 » remarqué paru en 2020, ce trio normand secoue fort dans son shaker rock stridence garage et cold wave.

Si le rock français se porte bien, il faut reconnaitre que certaines régions tirent plus particulièrement leur épingle du jeu, et, sans surprise, une région proche de nos grands voisins Bretons tout particulièrement. La météo, certainement (Veuillez pardonner ce cliché, c’est un homme du sud, un brin frustré par la situation musicale de sa région, qui vous parle). Ainsi la Normandie n’est plus seulement la terre du cultissime Little Bob, des beaux gosses de MNNQNS ou du sombre Vlad, AKA Blut Aus Nord. Les jeunes néo vikings français ont eu la chance de voir émerger dans leurs bars et petites scènes locales des groupes comme You Said Strange et We Hate You Please Die, deux valeurs sûres françaises que l’on ne présente plus, et qui ont récemment confirmé avec leurs seconds albums respectifs. Il va falloir cependant faire un peu de place, car le trio Dead Myth, originaire du Havre, fait un démarrage en trombe.

Référencé par le Pernod Ricard Live Music (à l’instar de Lysistrata, vainqueur en 2017), Dead Myth a sorti un premier EP (« #1 ») en 2020, au tempo diabolique façon Thee Oh Sees période Moon Sick (ne manquez pas le titre « Gravity ») mêlé à une distorsion baveuse à souhait ou de subtils effets de stridence, et faisait ainsi étalage de leur potentiel. Shores démarre le pied bien enfoncé sur la pédale de fuzz, avec « Living Hell ». La batterie semble s’envoler, et la voix se retrouve noyée dans un maelström de distorsions. Cette introduction ne dépareille pas vraiment de l’EP suscité, si n’est par son côté plus sombre, plus froid.  Le dossier de presse qui accompagne la sortie parle de « titre le plus pêchu de l’album » : possible, bien que d’autres moments forts émergent, comme sur « Swing Into the Light » ou sur « Anxiolitic », dans un registre plus down tempo, et à la limite du Shoegaze, plusieurs couches d’effets venant saturer l’espace sonore.

Et, bien que l’on pense dans un premier temps à des groupes comme Rendez-Vous, pour le dévouement primitif a la cause Cold Wave, ou a Vox Low, pour ses ambiances manufacturières poisseuses, on comprend à l’usure que Dead Myth se démarque de ces styles bien définis, en premier lieu par des effets bien sentis et tout sauf anodin, et puis par ces moments d’allégresse, empilant les couches de guitares les unes sur les autres. Le rendu est excellent car la production suit, et l’ensemble bénéficie d’un goût pour la composition indéniable. Pas la peine, donc, d’attendre que Dead Myth devienne une référence pour les célébrer : vous pouvez faire parti de ceux qui les ont découverts : l’album sort ce 8 Avril.

Le Cèpe Records / Time Room Records / Little Cloud / 2022

https://www.facebook.com/Deadmyth666/

Tracklisting:

  1. Living Hell
  2. Village Idiot
  3. Swing Into The Light
  4. Violent Shore
  5. Boundary II
  6. Anxiolytic
  7. Spread
  8. The Crack Hill
  9. Desperation Move
  10. Take Me Down