Hot Hot Heat signe un second opus qui ne surprend guère mais demeure toujours aussi amusant et dansant. Ne gâchons pas notre plaisir.
On se rappelle de Hot Hot Heat pour leur bonne humeur contagieuse, leur cocktail new-yorkais (ils sont pourtant canadiens) de punk garage dansant, dans la lignée des Strokes, mais virant un peu vers le punk crados. Le premier album (Make Up the breakdown) et quelques EP (dont Knock Knock Knock) avaient laissé de bons souvenirs. Pas le genre de musique qu’on écoute encore souvent (à moins d’être un fêtard invétéré) mais qui se laisse toujours écouter avec plaisir et se marie parfaitement aux activités sportives, brico ou jardinage. Avouons tout de même que toute cette vague issue de New-York et ailleurs est très foisonnante et excitante, mais aussi très éphémère. Oui, je sais, le rock en soi est éphémère, mais ici il l’est encore plus, puisque le but ici est plutôt de vous faire bouger. C’est un peu du plaisir instantané que proposent tous ces groupes qui veulent faire la fête.
Les quatre troubadours (Le guitariste Dante DeCaro a été remplacé depuis par Luke Paquin) n’ont pas changé leur fusil d’épaule. C’est en finissant la tournée de l’acclamé Make up the breakdown qu’ils sont rentrés en studio, sans perdre ni le temps, ni l’énergie, ni le son du type live, à savoir brut. Ils sont si prolifiques qu’ils écrivent pas moins de 25 nouveaux titres, et n’hésitent pas à faire jusqu’à 5 prises par titre, tant les idées foisonnent. Ce n’est qu’après, avec le producteur Dave Sardy (Red Hot Chili Peppers), qu’ils décident de finir la besogne, à L.A. Les titres sont toujours aussi festifs qu’avant, bien qu’enrobés différemment. La voix de Steve Bays rappelle toujours un certain Robert Smith ou, plus proche d’eux, The Rapture. On peut aussi penser aux Libertines qui auraient pris quelques pilules extasy en lieu et place de leur whisky, afin de transformer leurs soucis de déprime en joie joviale. Enfin, nouvelle référence à laquelle ils font penser et que l’on affectionne particulièrement ici à en juger par les posters qui ornent les murs du rédac-chef, Supergrass. Le même humour servi dans des compos de très bonne facture. Hondelatte devrait apprécier.
Alors, qu’est-ce qui a changé? Le synthétiseur est plus présent que lors du premier opus (sur « Goodnight goodnight », You owe me an IOU », ou les très eighties « Middle of nowhere » et « Sahem on you » ), un peu comme chez The Strokes, sauf qu’ici ils réussissent cependant à – encore – avoir un son plus brut, plus punk. Les refrains font très vite mouche, la batterie est saccadée et speedée, et les riffs toujours bel et bien amenés. Même des titres comme « Ladies and Gentleman » qui démarrent comme des réunions entre supporters de foot bourrés, malgré leur immaturité affichée, tiennent la route. On écoute les titres défiler, on sent bien que l’on n’est pas devant un chef d’oeuvre du rock (ils n’ont d’ailleurs pas cette prétention), mais on prend son petit plaisir à écouter la chose.
Sur « Island of the honest man », Steve Bays semble singer le chanteur de Green Day, avec un débit de paroles à la seconde assez impressionnant. Cette comparaison – qui pourrait en rebuter certains – tient la route d’ailleurs aussi sur d’autres titres, de façon plus générale, dans cette façon punk de servir la pop.
Enfin, Elevator termine la galette de façon plutôt romantique. Comme quoi…
Le site de Hot Hot Heat
La chronique de Make Up The Breakdown