Le duo électro pop US signe sur son second album, une nouvelle collection de mélodies solaires et addictives.
Tandis que certains Nostradamus de la critique musicale vous survendent l’insipide single de Parcels avec Daft Punk comme le prochain “tube de l’été”, pour notre part, les pronostiques étaient déjà clos fin avril avec la sortie du merveilleux second album de Sylvan Esso, What Now. Par une grosse erreur de timing, l’album était en effet en avance d’une saison, nous avons donc sagement attendu fin juin pour vous en parler. Pile-poil afin que l’electro pop incandescente de ce duo américain basé à Durham (Caroline du Nord) soit la bande-son de vos vacances.
Formé en 2013, Sylvan Esso est le fruit de la rencontre musicale entre la chanteuse folk Amelia Meath et le producteur electro Nick Sanborn. La première s’est illustrée auparavant au sein du trio folk appâlachien Mountain Man, le second, comme musicien et membre honoraire de diverses formations (Megafaun, Made of Oak). Leur premier album sans titres, sorti en 2014 sur le label indépendant brooklynlois Partisan Records, s’est taillé un joli petit succès outre-atlantique, notamment grâce à l’irrésistible single “Coffee”, dont le clip a été visionné 6 millions de fois sur YouTube.
Une version féminine de Postal Service
What Now, donc, leur second opus, confirme toutes les belles promesses du premier album. A la première écoute, leur pop débridée pourrait évoquer une version féminine de Give Up l’unique album du Postal Service, autre fameux duo electro pop, voire une version moins tordues de Dirty Projectors. Intelligente, incandescente, et étonnamment accessible, leur lap-pop exhale une fraîcheur résolument moderne qui ne se contente pas comme tant d’autres de recycler sans profondeur quelques nappes de synthé 80’s.
Sur le technoïde « Kick Jump Twist », « Just Dancing » ou encore « Signal », R’nB, folk et electronica sont les pièces d’un dense et audacieux puzzle sonore assemblé par Nick Sanborn. Les triturages sonores de ce dernier pourraient même donner du fil à retordre à Four Tet période Rounds.
Mais ce serait sans compter sur les formidables confessions vocales d’Amelia Meath qui propose un formidable contrepoids harmonieux, signant de divines lignes mélodiques dont on a bien du mal à déloger de notre boîte cranienne (les tubes en puissance « The Glow » et “Die Young”, le dansant « Radio », ou encore le mélancolique “Rewind” et son refrain si entêtant… ). Le duo sait aussi réduire la voilure si l’atmosphère s’y prête, comme sur « Slack Jaw », quasi a capella, formidable de grâce et d’épure….
Sylvan Esso carbure (sans jeux de mots) avant tout à l’émotion, sa musique aussi virtuelle ou technologique soit-elle en apparence, a cette qualité qui lui donne l’impression d’être interprétée par de vrais parties humaines. De sonner terriblement organique. Vivante.
En concert début novembre à Paris, au Pitchfork Festival.
Tracklist :
- Sound
- The Glow
- Die Young
- Radio
- Kick Jump Twist
- Song
- Just Dancing
- Signal
- Slack Jaw
- Rewind