Un disque qui commence par un gueulard « Fucking Croissant » ne peut être profondément qu' »un putain de bon album ».


Après the Kooks et Lily Allen, on peut dire qu’EMI, avec Jamie T., a compris ce à quoi devait ressembler la nouvelle pop british : un savant mélange de reggae et de pop, sous toutes ses coutures, saupoudré d’une bonne humeur contagieuse, voilà le secret de la recette qui marche.

Jamie T, comme les artistes précités, est un de ces jeunes talentueux de la nouvelle génération abreuvée à la musique des eighties et nineties. A scruter la pochette, on trouve autant d’indices (Alcool, clopes – pétards ?-, thé, disques, films – Platoon -, photos…) qui éclairent sur les influences du bonhomme, batteur et bassiste à la fois, en plus de tripatouilleur et chercheur de samples. On peut voir parmis les disques et affiches The Clash, les Beastie Boys – au moins deux fois -, ElvisPresley et Costello -, Joe Jackson… Oui, les références sont tout à son honneur. A lire la presse, on le compare sans cesse à Mike Skinner, alias The Streets. Il est vrai qu’il y a quelque chose, mais c’est loin d’être un copié collé. Car à part l’accent bien british à couper au couteau et les thèmes abordés (la poésie urbaine en somme), la grosse différence avec The Streets est l’esprit avec lequel Jamie T. fait sa musique : le sourire et l’humour, envers et contre tout.

On serait ceci dit bien en mal de définir sa musique, car elle se nourrit un peu à tous les réservoirs, pourvu qu’il y ait de la basse et de la vibe, de la dub, du hip-hop et donc de la pop. On est très vite accroché par les différents loops (« So Lonely Was the Ballad » en renferme pas mal), les refrains font tilt et la rythmique est très bien huilée. En sus, la grande variété de l’album montre la large panoplie avec laquelle se déploie son talent, ce qui laisse augurer un avenir radieux. Pour preuve, « Back in the Game », dont le timbre de voix est très proche du chanteur des Kooks, est un exercice acoustique à même de démontrer les aptitudes indéniables du jeunot. Pas mal de gimmicks évoquent également The Police (dont la reformation intéresse au moins les banquiers…) et les précités, à commencer par les légendaires yo yo yo yo (« If You Got the Money », « Alicia Quays »). « Calm Down Dearest » est un pur régal, où, pour joindre le geste à la parole, Jamie T prend sa meilleure voix de poivrot (sport national outre-Manche dans l’enceinte des pubs).

La basse se décline ici à toutes les sauces, et les amateurs en auront pour leurs oreilles : « Dry Off Your Keeks » ou « Alicia Quays » distillent de la dub pure souche ; « Brand New Bass Guitar », ouvrant la galette, porte bien son nom ; la basse de « Pacemaker » ensorcelle…

Le seul risque avec cet album est le même qu’avec ceux de Lily Allen et de The Kooks : on écoute ça non stop pendant une semaine et – donc – on risque de s’en lasser. On a vu pire comme défaut, non ?

– Le site de Jamie T

– La page Myspace de Jamie T.