Mondialisation oblige, on externalise au maximum. Résultat, le meilleur de la pop anglo-saxonne est aujourd’hui fabriqué en Suède. Avec certificat d’authenticité en prime.
Mando Diao, c’est ce groupe de petits blondinets suédois qui font du pop-rock estampillé 60’s, soit un doux mélange de pop liverpuldienne et de surf rock made in California. Un petit groupe sympathique, modeste, solide, et plutôt doué. Avec son petit cortège de fans qu’il respecte. Des gars sympas qui font de la musique sympa. Mais pas de quoi se lever la nuit non plus.
Seulement voilà, on ne sait trop comment ces choses-là arrivent, la troupe emmenée par le duo Björn Dixgärd et Gustaf Norén vient de livrer un quatrième album formidable, bien au-delà de tous les espoirs que l’on pouvait jusque-là raisonnablement mettre en eux. Never Seen The Light Of Day ne révolutionne pas leur petit univers qui lorgne autant vers Love que les Beach Boys, ou les Beatles. Sauf qu’ils ont vendu la baraque à frites pour ouvrir le club pop le plus coooool de la plage. Mêmes condiments et mêmes épices sur leur carte, les plats sont cette fois bien plus fins et proposent des explosions autant gustatives que visuelles, relevées à la sauce country-folk piquante, quand ils se contentaient d’ouvrir l’appétit ou de boucher un petit creux dans les précédentes livraisons bêtement garage.
Du premier au dernier titre, Never Seen The Light Of Day est un puissant générateur de bonne humeur. Compositions scintillantes, mélodies taillées au diamant, harmonies vocales qui collent des coups de soleil. On ignorait qu’il faisait aussi chaud en Suède. Pas une chanson qui ne soit un tube en puissance, et des titres comme “Gold”, “Mexican Hardcore”, “If I Don’t Live Today…” ou “Never Seen The Light of Day”, sous leurs armadas de guitares, leurs déluges de cordes et avec leur rythmique tectonique sont autant d’hymnes à la joie de poche. Seule exception, “Dalarna”, l’épilogue de l’album qui, sur près de 8 minutes, étire une musique érogène digne d’une B.O. de la série Emmanuelle dans tous ses clichés, mais non sans humour.
L’interprétation toute en puissance du quintet, sous une production qui respire à pleins poumons, participe de la grande réussite de ce disque. Les petits Mando Diao sont de redoutables musiciens, maniant les accords et les arpèges avec une aisance écoeurante. Il faut, en outre, souligner l’extrême générosité de la doublette de chanteurs qui parvient, par certains égards, à faire revivre le mythique duo Lennon-Macca tant la similitude vocale est troublante, surtout quand lesdites voix sont poussées dans leurs retranchements. Surgirait “Twist And Shout” que personne ne serait surpris. Et ce qui pourrait être un lourd handicap, les Suédois en font un atout maître – épique “One Blood”.
Voilà un disque inattendu, que l’on met sur la platine par curiosité et qui nous pousse à jeter la télécommande une fois la touche repeat enfoncée.
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