Signé sur un label plutôt habitué au groupes de Death Metal, ces jeunes de Nottingham font parler la poudre sur leur rock au fort accent Grunge, sans oublier l’art délicat de la mélodie.


Composé d’un batteur martyrisant ses peaux façon le Dave Grohl des débuts, d’une bassiste prenant sa place au panthéon des bassistes féminines déjantées (Kim Deal des Pixies, D’Arcy des Smashing Pumpkins) et d’un chanteur-guitariste maniant à la perfection sa demi-douzaine de pédales à effets, les jeunes de Kagoule (20 ans de moyenne d’âge) ne cachent que très peu leurs influences : du noise-rock et grunge des 90’s, à contre-courant de ce qui se fait aujourd’hui – le mot « grunge » étant devenu le synonyme le plus usité dans la presse spécialisée pour dire « ringard ».

Certes. Cependant ce trio briton originaire de Nottingham à quelque chose qui nous fait dire que si les Smashing Pumpkins et consort avaient gardé la fulgurance de leurs débuts, de nos jours, ils sortiraient quelque chose proche de Urth, album éclectique alternant (ou additionnant, c’est selon les morceaux) parfaitement la hargne rageuse du teenager mal dans sa peau (« Adjust The Way », tendance noisy, voire les riffs et cris primaires de « Empty Mug ») à un sens de la mélodie digne des rockers les plus expérimentés (l’air imparable du refrain de « Glue », ). Rare, et donc (très) précieux.

Reste que l’écoute des 12 titres de Urth provoque chez l’auditeur (quel que soit son âge, on imagine) un plaisir coupable difficile à cacher, et une dépendance assez persistante à susurrer ces airs bien sentis, imparable, et qui, excusez le grand écart, sembleraient même parfois composé pour figurer au générique d’un block-buster hollywoodien (le probable tube « Made Of Concrete », avec ses guitares qui s’envolent). Accordons une mention particulière à « Centralwing » et son intro « Greenbeefo », qui, en grande partie du fait de la voix ensorcelante de Lucy Hatter, allient parfaitement énergie communicative et mélodie entêtante, synthétisant par la même les 35 minutes de jubilation de ce premier recueil. Oui, « jubilation ». Le mot n’est pas excessif.