Quelques mois après la sortie du très beau Romantica, Luna récidive sur le format court avec un EP 7 titres truffés d’inédits et de reprises inspirées. Un recueil de haute tenue qui confirme le retour en forme de cette formation définitivement mésestimée.
Quelques mois après la sortie du très beau Romantica, Luna récidive sur le format court avec un EP 7 titres truffés d’inédits et de reprises inspirées. Un recueil de haute tenue qui confirme le retour en forme de cette formation définitivement mésestimée.
Depuis leur premier album en 1992, le groupe de Dean Whareham avait pris pour habitude de publier un mini-album entre chaques grosses livraisons. Mais depuis le Luna EP (1996) le quatuor à guitare américain semblait s’être lassé de cette routine. C’est avec une certaine surprise que l’on voit ainsi débarquer cet objet de nulle part dans les rayons indépendants (la décision semble avoir été prise hâtivement). L’ancien Galaxy 500 traverserait-il une nouvelle phase prolixe? L’arrivée de la séduisante bassiste Brita Phillips en remplacement de Justin Harwood semble avoir boosté les hormones créatives de ce groupe un brin tranquille depuis quelques temps.
Si le design imite une pochette d’allumette, l’intérieur recel d’étincelles. Le premier titre Astronaut indique bien la direction prise et nous convie à un voyage dans l’espace avec ses textures Dream Pop dont seul le groupe garde le secret. Il est d’ailleurs un peu trop facile de rencarder Luna dans le registre réducteur de second couteau « Velveteux », tant ce groupe prend un énorme soin de développer des ambiances nuageuses. L’occasion de rappeler que bien avant la vague Slowcore l’influence de Galaxy 500 fut primordial sur des groupes comme Low et Mazzy Star. Les bougres ne sont pas tombés de la dernière pluie.
Les créateurs du désormais classique Penthouse se font aussi plaisir en reprenant deux standards : Waiting On A Friend des Stones et Neon Lights de Kraftwerk – particulièrement réussit. Ces pièces viennent se rajouter à l’édifice : Luna vient tout simplement de publier son meilleure EP et peut rivaliser avec quelques-uns de ses meilleurs albums long format.
Distribué seulement par Jet Set Records cet album n’est pas distribué en France, et il faudra donc fouiner un peu avant de mettre la main dessus. Mais toute pépite mérite un tant soit peu l’effort d’être trouvé. Le titre du EP indique de « fermer la pochette avant de frotter ». En effet, ce serait bien dommage de brûler ce nouveau petit trésor de Pop millésimé « NYC ».