Second album de ce super groupe canadien mené d’une main de fer par Carl Newman, The Electric Version comporte treize titres de pop inventive, pas pédant pour un sou et dont la vertue principale consiste à nous remonter le moral en n’importe quelle situation.
Dans le paysage rock américain, les New Pornographers font figure de super groupe indé. Pour vous donner un petit aperçu, visez un peu le curriculum vitae : en tête du cortège, le génial Carl Newman (Zumpano) suivit de John Collins (Thee Evaporator), le réalisateur/ dessinateur Blaine Thurier aux synthés ainsi que Dan Bejar des Destroyers, invité de luxe sur trois titres. Il ne faut pas oublier au milieu de cette horde masculine la très séduisante Neko Case (elle vient d’être élu par les lecteurs de Playboy la rock star la plus sexy de l’année!) qui nous délivre depuis quelques années des albums solos de country-folk intimiste. Une affiche plutôt alléchante pour tout amateur de rock US.
Originaire de Vancouver (Canada), les nouveaux pornographes se sont formés en 1997 à l’initiative de Carl Newman. Ce n’est pourtant qu’en 2000 que Mass Romantic, le premier album du groupe voit le jour. Malgré quelques imperfections, ce side-project de luxe nous offre des compositions charmeuses de power pop entraînantes et résolument positives. Pour décrire un peu le contenu, on dira que le registre évolue à mi-chemin entre Teenage fanclub et les Pernice Brothers.
A l’image de ce premier album chaleureux enregistré dans l’urgence et la spontanéité, le groupe reste une récréation créative pour musiciens déjà impliqués dans d’autres projets. Une légère différence tout de même les écarte des autres albums de ce type, souvent concentrés sur l’effort studio : Carl Newman et ses acolytes tournent dès que l’emploi du temps de chacun le permet. En 2001, leur prestation scénique auprès du grand Ray Davies (les Kinks, ça vous dit quelques chose?) au South By Southwest Festival assied enfin la renommée du groupe.
Le grand changement sur ce nouvel album, c’est la cohésion d’ensemble qui règne tout au long du disque. Si Mass Romantic était un album improvisé dans le feu de l’action, The Electric Version est un album mûrement pensé. On sent que Carl Newman a fait un effort de composition entre les trois années qui sépare les deux disques. Il s’en détache forcément une identité plus forte qu’auparavant et on a vraiment l’impression cette fois d’entendre un groupe soudé. Le silence de Zumpano depuis 1996 a certainement signé la fin du groupe originel de Carl Newman. Ce nouvel album est en quelque sorte une manière d’officialiser le split, mais aussi dévoiler le grand talent de ce songwriter canadien.
Les chansons de Carl Newman peuvent paraître inoffensives à première vue mais se révèlent diaboliquement efficaces après quelques écoutes. Et c’est la marque des grands : Harmonies vocales inspirées, compositions de haute volé et production jamais gluante, The New Pornographers est un groupe enviable. Prêtez une écoute attentive à des titres comme « The Laws have Changed », « July Jones », « The New Face Of Zero and One », il y a plus d’idées dans une seule de ces chansons que dans la discographie complète de Travis.
Alors penchez-vous sur ce recueil de pop songs à première vue gentillet mais qui nous dévoile de nouveaux trésors à chaque écoute. Loin du cliché des super-groupes qui n’ont d’alléchant leurs noms dorée sur les crédits d’album, les New Pornographers sont tout simplement un chouette groupe.
Le site du label Mint records