Deuxième album des New Yorkais d’adoption The National, « sad songs for dirty lovers » confirme la bonne impression laissée par leur premier album et impose leur talent à travers douze chansons, reflet des relations amoureuses, agitées.


Souvent on me demande comment arriver à garder un certain enthousiasme à force d’écouter des disques à longueur de journée. Je répondrais The National. Je pense que la musique est faite pour nous surprendre, créer des émotions et tant que le plaisir d’écouter des disques résidera dans d’agréables découvertes comme le fut celle de l’album Sad Songs for Dirty Lovers des National, l’envie ne s’estompera pas.

A l’heure d’un formatage de genres musicaux où les hypes sont vites reprises à coup de business plan, le marché discographique est inondé de sous untel reproduisant une même recette qui a fait ses preuves en espérant ramasser quelques miettes de succès sur les cendres encore chaudes de la mode du moment. Beaucoup de ces groupes de l’instant ont l’attitude pour plaire aux médias et n’hésitent pas à clamer haut et fort être les précurseurs du mouvement mais malheureusement ont souvent oublié le talent.

The National ne sont pas arrivés les premiers, ne révolutionneront sûrement pas la musique mais à coup sûr vont laisser des traces.
En revendiquant un attachement aux racines folk rock, sad songs for dirty lovers est un grand disque, et tient bien sa place entre Teenage Fan Club et Tindersticks.
Ce deuxième album du groupe fait suite à The National sorti en 2001, qui avait déjà reçu de bonnes critiques, chez Brassland records (Baby Dayliner, Clogs, Erik Friedlander).

Originaire de l’Ohio, The National a trouvé refuge à Brooklyn. The National ressemble à une histoire de famille ou plutôt de frères puisqu’en effet sur cinq membres du groupe deux duos sont frères, Scott et Bryan Devendorf (respectivement à la guitare et batterie), Aaron et Bryce Dessner (basse et guitare), et enfin un ami en commun le chanteur habité Matt Berninger.

La musique de The National flirte effrontément aussi bien avec la country que le folk sous l’emprise de guitares mordantes, et n’en rougit pas bien au contraire un rien lubrique et fier, les membres du groupe lui redonnent des couleurs et du plaisir. L’ivresse des paroles et un rythme quelque peu agressif remuent les chansons et fouettent à rebrousse poil cette musique un peu trop paisible.

Sad songs for dirty lovers parle des hommes qui boivent pour oublier ou à force de boire oublient, de la difficulté d’aimer, parle de la fragilité, de la complexité des relations amoureuses partagées entre la déchirure et l’épanouissement.
Dans les thèmes abordés et dans les ambiances musicales faisant alterner les moments calmes à ceux électriques où la voix de Matt Berninger est poussé à la limite du cri, la musique de The National peut faire penser à du American Music Club, Matt ayant une voix assez proche de celle de Mark Eitzel, à du Tim Gibbons ou du Dakota Suite pour les inspirations country folk, ou encore à du Guided by Voices ou du Madrugada pour l’énergie et les montées d’adrénaline.

Avec ce nouveau travail d’orfèvre, The National confirme le talent pressenti il y a deux ans par leur premier opus.
Sur les cartes routières un nouvel itinéraire vient à peine d’être ajouté qu’il est déjà fortement emprunté et conseillé.

Le site officiel du label américain Brassland

Le site officiel du label Talitres