Pearlene propose rien de moins que de vous brouiller définitivement avec vos voisins. Pour ceux qui sont à la recherche de sons brut face au net des groupes en THE, voici le remède idéal.


Reuben Glaser (guitare et voix), Jesse Ebaugh ( basse et voix) et Hazen Frick (batterie) forment la colonne vertébrale de Pearlene, groupe de blues-rock originaire du Kentucky. Le premier album du groupe, Pearlene, publié chez Sympathy for the Record (label entre autres des Rocket from the Crypt et des White Stripes), annonçait déjà la couleur : les Rolling Stones revus et corrigés à la sauce bluesy crasseuse et expérimentale d’un Captain Beefheart. Des titres comme Whiskey and Gasoline y brillent de tout ce que cela peut évoquer au revenant de l’American way of life…

Murder Blues and Prayer poursuit dans cette lancée, cette fois-ci chez Dim Mak, le label des Soledad Brothers, formation qui a donné à Pearlene l’occasion de chauffer la salle lors de leur tournée. Et dont deux des membres apportent à leur tour ici une contribution endiablée: Oliver Henry (saxo et piano) et Johnny Walker (harmonica et guitare rythmique).

On y trouve un blues-rock déjanté, faisant croire qu’ils sont plus que sponsorisés par une marque de Bourbon . Certains aspects rapellent The Kills, The Black Keys en vitesse accélérée, voire les White Stripes. Bref, tous ces nouveaux groupes en The qui répondent aux autres groupes en The lancés par The Strokes que le blues est en quelque sorte l’ancêtre du punk…

L’ombre de Jon Spencer Blues Explosion (Mutilation Boogie), voire des fous (pour qui les a vus en concert) de Penthouse (Livin’ is) trône constamment derrière leur musique sans pour autant tomber dans des redites quelconques. Notons que tous ces groupes sont, à part le dernier, américains et vénérant autant Bo Didley que Captain Beefheart. Les blancs-becs sont allés puiser dans la musique noire de Jimi Hendrix (Jinx Blues) et d’Otis Redding les recettes de leurs chansons diablement mouvementées.

Le titre Murder Blues & Prayer, long de 7 minutes 39, résume bien ce groupe du Kentucky. Reuben Glaser y singe Captain Beefheart mais aussi Mick Jagger d’une manière plus que convaincante sur une rythmique guitare-harmonica qui s’accélère, pour laisser in fine l’auditeur coi. Un peu à la manière des Doors dans The End.

On visionne facilement, à l’écoute de ces titres, les images de paysages marécageux d’un Evil Dead, ou plus récemment d’un Blair Witch Project. Que cela ne vous effraie guère, je ne parle ici que des décors naturels… Voilà pour l’image.

On sent, sans trop faire appel à son imagination, l’odeur du whisky, de la sueur mâle et du cambouis. Voilà pour l’odeur.

A vous de découvrir le son. Sur une chaîne stéréo, poussiéreuse de préférence, un bon verre de bourbon à la main, les glaçons faisant entendre leur cliquetis entre les morceaux, et une énorme affiche de Jimi vous faisant face! A écouter à fond la caisse, sans modération!

– Le site de Pearlene