Attention!… stop… Un groupe identifié du nom de Nebula… stop… tente de varier le genre dit Stonerock… stop… pour une visite interplanétaire… stop…
Nebula… La première impression, à l’écoute de cette bombe atomique, c’est que l’on est en train d’écouter un de ces disques que l’on passe à un concert, en attendant que le groupe rentre sur scène. La deuxième, c’est une ballade à fond de balle en Harley, les cheveux dans le vent, sur la fameuse Route 66. Rien devant, rien derrière. Le désert des deux côtés. Normal me direz-vous, puisqu’il s’agit d’un groupe faisant partie de cette mouvance rock mêlant hard et blues sur fond de riffs hypnotiques initiée par Kyuss, et représentée aujourd’hui par les Queens of the Stone Age. Ça déchire quoi!
Rien d’étonnant à tout ça. Le producteur de Nebula n’est autre que Chris Goss, le producteur de tous les précédents et plus encore (Masters of Reality, Stone Temple Pilots). Autre détail intéressant, Eddie Glass à la guitare six cordes et le batteur Ruben Romano ont tous deux fait partie d’un autre nom du genre : Fu Manchu. La boucle est bouclée. Ce sont des gens à qui on ne la fait pas. Des vrais de vrais. Le desert rock n’a pas de secret pour eux…
La pochette craint à souhait. Un style années 70 ringard qui déplaît au premier abord, à moins que l’on soit un nostalgique du mauvais goût de l’époque. Et puis au fil des écoutes on comprend que Nebula a voulu aller plus loin que le stone rock : le planet rock (ce qui, vu les photos prises sur Mars, n’est pas tellement éloigné du desert rock…). Et pour les idiots qui n’auraient pas compris leurs intentions, un dessin s’imposait. Des planètes à profusion, des atomes, des signes cabalistiques et le tour est joué. Simon Moon, le troisième astronaute, s’occupe de la basse et des cosmic triggers. Avec un nom pareil, pas étonnant… Pour enfoncer le clou, Atomic Ritual est le titre de ce troisième album du groupe californien formé en 1997… Quel programme. Et c’est mixé chez Ciphernetics… Faut p’t’être arrêter les drogues non?
Attention, pour ceux qui n’auraient toujours pas compris, les paroles des chansons viennent souligner encore l’alter-terrisme de nos lascars. Jugez-en plutôt, avec « The way to Venus » ou « Strange Human ». Et pour couronner le tout, les guitares se font gueulardes, derrière des riffs qui foncent droit dessus, d’une efficacité chirurgicale, quand ce ne sont pas des solos de guitare ravageurs, tentant d’éclater les lois de la gravitation, de dépasser la vitesse du son, voire de la lumière…
Musicalement, on sent que ces gars-là ont été biberonnés par The Stooges et MC5. Hendrix, cet autre alien est toujours là, caché derrière chaque chanson. Normal, on tente ici de le ressusciter… On pense également aux Warlocks, et du coup à Spiritualized (en accéléré tout-de-même), voire The Datsuns. Dans le genre stoner rock, cette galette est plus proche de Fu Manchu que de QOTSA, ceci étant certainement dù à la batterie moins mise en avant. Non, ce sont les guitares qui priment ici. « Electric Synapse » comporte également un break qui montre que ces forgerons de l’espace savent aussi se calmer… et le batteur montrer ses prouesses, sur fond de cris de films d’horreur du chanteur. Ce titre-ci, et bien d’autres, pourraient bien figurer dans la bande originale d’une bonne petite série horrifique, avec éclats de sang, mains coupées et yeux qui giclent devant des mort-vivants pouasseux…
Vous l’aurez compris, Nebula est un ovni qui fait du bien. Il diffuse une énergie positive (positive vibration dirait l’autre, avec ses rastacouettes), un indéfinissable sens de l’humour qui, si c’est du premier degré, est encore plus hilarant car authentique.
Les deux derniers titres, « Strange Human » et « Fin » sont des bombes de plaisir déchaîné, de 9 minutes chacune, qui vous donneront une pêche d’enfer! Allez chercher une p’tite bière dans le frigo. Ah, et bien fraîche hein!
-Le site de Nebula