Escapade solo d’un ancien compagnon de Bright Eyes, Now It’s overhead confectionne avec amour et sincérité des hymnes folk de poche. Un premier album qui ne passera pas au-dessus de nos têtes.
A force de produire des pépites de pop, certains labels indépendants pourraient paraître suspects du fait de leur don d’alchimiste. Saddle Creek fait parti de cette famille dont Pinkushion fait une totale confiance quant à la qualité proposée. A chaque sortie, notre écoute est de plus en plus subjuguée par la valeur des artistes signés.
Il y a déjà quelques temps de ça, l’intérêt suscité par les albums du gang de Omaha, Nebraska, grandissait à un point que nous attendions avec impatience chaque nouvelle livraison.
Du vivier prolifique de Saddle Creek, on connaissait Bright Eyes, Cursive, The good life, Simon Joyner, Mayday, Azure Ray, Lullaby for the working class parmi tant d’autres. Et puis le label s’est intéressé à distribuer des groupes d’autres bourgades qu’Omaha.
C’est de cette façon que nous avons découvert Andy Lemaster et son groupe à la pop soyeuse Now It’s Overhead.
Avant de se lancer dans un projet solo, Andy Lemaster a fait ses armes au côté de Conor Oberst. D’ailleurs, à l’écoute de son album, l’influence Bright Eyes est largement revendiquée. Ces deux hommes partagent le même sens du rythme, de la cassure, la même approche de la mélodie, de la composition.
Il y a bien des liens consanguins entre ces deux artistes. Nombre de titres pourraient figurer sur leur discographie respective tant l’écriture, le travail sur les harmonies vocales sont semblables. Pour en être persuadé, il faut écouter le tube « Blackout curtain » qui, dans un monde utopiste, tournerait en boucle sur les radios.
Toutefois, ne limitons pas Now It’s Overhead à une pâle copie de son mentor. Compositeur, interprête à part entière, Andy Lemaster a bien sa place dans l’écurie Saddle Creek. Et comme toute famille unie, les muses d’Azure Ray (Orenda Fink et Maria Taylor) sont venues prêter main forte à leur ami.
Enfin, pour enlever complètement le doute dans la tête de certains septiques quant au talent de Lemaster, Michael Stipe en personne lui a demandé de remixer un des titres de REM. Alors que Now it’s overhead était en cours d’enregistrement dans un studio à Athens, Andy en a profité pour concevoir sa propre version de « The lifting ».
Ayant plusieurs cordes à son arc, cette commande ne reflète que peu le niveau haut de composition de Now It’s Overhead. Chaque titre de l’album renvoie une image éloquente de ce que pourrait être la pop si elle était maniée avec autant de respect que sur cet opus. Il ne suffit pas de se réclamer songwriter pour être élevé au rang de prodige, encore faut-il avoir l’inspiration et le cerveau qui suit, un peu cramé le cerveau.
Des titres comme « Wonderful scar » ou « A skeleton on display » redonnent des couleurs à cette pop terne trop souvent entendue par ci par là. Les chansons de Andy Lemaster prennent à rebrousse poil les leçons apprises dans les manuels pour compositeur parfait. Et on aime tant ces auteurs qui sortent des sentiers battus, qui proposent une musique imprévisible et émouvante. Pour toutes ces raisons, on déplacerait des montagnes pour que tout le monde les entende.
S’il y avait des forums musicaux calqués sur les forums sociaux d’alter mondialisation pour un enrichissement de la pop, sûr que Now It’s Overhead en serait un des fer de lance. Plus que des propositions, Andy Lemaster présente une autre façon de concevoir la pop. Et en plus d’être talentueux, ce jeune homme est productif. Son nouvel album Fall back open est déjà fin prêt et devrait être dans les bacs d’ici peu.
– Le site de Now It’s Overhead