La Dido du folk-rock alternatif, ancienne muse du trip-hop anglais Rae & Christian ou des canadiens, comme elle, de Aim, nous livre ici un premier album solo qui tient la route.


Le parcours ainsi que le dernier album de Kate Rogers font indéniablement penser, à un moment ou à un autre, à Dido. On ne sait s’il faut lui souhaiter pour autant le succès de cette dernière et surtout si la demoiselle prendrait la chose pour un compliment ou une insulte.

Comme Dido -donc-, Kate Rogers a commencé sa carrière en étant la voix féminine de groupes trip-hop comme Aim et Rae & Christian, groupes hébergés par la maison de disques Grand Central Records créée il y a de cela maintenant une dizaine d’années par Mark Rae.

Canadienne de sang (et on présume dans l’âme aussi), Kate Rogers a suivi une formation tout ce qu’il y a de plus classique au Conservatoire. C’est en découvrant le hip-hop et le bluegrass que son coeur a viré de bord.

Recluse dans une ferme du grand Nord canadien, Kate balance des phrases du type : « C’est fou comme la conscience de soi ne commence à évoluer qu’une fois que c’est trop tard ». Une véritable philosophe cachée donc, mais intéressons-nous plutôt à sa musique.

Deux choses frappent d’entrée de jeu avec « Welcome » : la ressemblance avec Dido pour la voix, et une musique pop-folk/trip-hop légère qui n’a pas soldé pour autant les instrumentistes puisque l’on a droit à une « vraie » batterie et non pas à une boîte à rythmes comme c’est souvent le cas dans le trip-hop, ce qui amène un petit côté alternatif, voire folk qui n’est pas inintéressant. Elle est également souvent accompagnée d’un piano et d’une guitare sèche (« Not Ten years ago »), ce qui souligne encore le côté intimiste de sa cabane perdue au fin fond des grandes forêts canadiennes.

Beaucoup de chansons langoureuses, à l’instar de « Mighty », hissent l’album dans la catégorie chanteuse à la voix charmante et romantique. La presse ne s’y est pas trompée en la baptisant d’un pourtant réducteur « Dido canadienne », et l’on se met à penser que la première a raflé la mise avant Kate Rogers. A moins que ce soit le succès de l’Anglaise qui ait permis à la deuxième d’enregistrer un album du même acabit.
Alors, on pourrait comparer longtemps les deux chanteuses, essayant de trouver autant de similitudes que de différences, tout dépend de quel côté l’on se place : par exemple, on pourrait affirmer que Dido est bien plus mignonne, et que ça aide. Kate n’est pas moche, non, mais elle n’est pas jolie non plus…

La trompette qui vient se manifester sur « Sidelines » témoigne aussi de l’influence qu’a pu avoir le trip-hop sur la jeune femme. « Joan » vient cependant calmer le jeu. C’est dommage. S’il y a une chose qui manque un peu sur cet album, c’est de la variété entre les morceaux. Ce sont les chansons qui s’éloignent un peu (« Sidelines ») ou jazzy, comme l’éponyme qui clôture l’album qui sortent du lot. Comme on dit, ça se laisse écouter, c’est agréable et c’est déjà pas si mal, non?

-Le site de Kate Rogers