Rob Smith vole de ses propres ailes pour nous proposer une trip-hop à la basse omniprésente, rendant hommage au dub et au reggae de manière exemplaire.
Rob Smith n’est pas né de la dernière pluie. Officiant déjà avec Ray Smighty sous le nom de Smith and Mighty, il a déjà tenu une place plutôt prépondérante sur la scène trip hop (hébergés par le label du genre : K7 records, à l’origine de la série DJ Kicks), mais aussi comme digne représentant de la ville de Bristol avec Massive Attack (dont ils ont produit le premier single) et autres Tricky. Tout comme les premiers, Rob Smith a toujours aimé explorer et mélanger le reggae, le hip hop, la dance et la dub, et ce pour notre plus grand plaisir et une détente assurée.
C’est encore une fois le cas pour son premier ouvrage en solo. Up on the downs est un CD qui se laisse écouter en boucle sans énerver, on pourrait même ajouter sans que l’on se rende compte mais on ne le dira point de peur de le desservir car là n’est point l’intention. Il faut voir ce point comme un compliment. Hébergé par Grand Central Records, label créé par Mark Rae et qui s’est spécialisé dans le trip hop, il ne pouvait rêver mieux pour déployer ses ailes.
L’amour qu’a Rob Smith pour le reggae est ici plus qu’ostentatoire : « Living in Poverty » et « Question », tous deux chantés par Ghadian dépassent de loin ce qui se fait actuellement dans le genre, qui, avouons-le, n’est pas fameux. Quant à « Angels in Poverty », sorte de hip hop débité par Kelz fait étrangement penser à Massive Attack, avec un refrain qui semble tout droit sorti de la bouche d’Horace Andy. Rob Smith sait y faire, et cela est probablement dû à l’impressionnante culture qu’il a en ce qui concerne la musique popularisée par Bob Marley. Le très dub et explicite « Jah Provide » enfonce le clou.
Ce que l’on sait encore moins, et que l’on découvre ici, c’est que le bonhomme adore les années 80… Et nous les sert sur un « Reverie » digne d’une anthologie où figureraient The Cure période 17 seconds et New Order. Ceci rend d’ailleurs l’écoute de l’album plaisante car variée. Et recherchée également, car on ne s’est pas contenté de nous servir des plats réchauffés.
Last but not least, Rob Smith passe pour être Le spécialiste pour tout ce qui colporte une bonne basse bien lourde, bien vibrante, bien assommante, et sa musique prend énormément de relief si elle est écoutée sur une chaîne Hi-Fi et des enceintes de qualité. Le fait d’avoir travaillé sous le nom More Rockers dans le ragga jungle n’y est sûrement pas tout à fait étranger…
La soul fait incursion aussi sur ce disque, avec Hazel Jayne (« Don’t you see ») et Alice Perera (« Likeminded ») dans le rôle de la voix suave. Le tout souligné par la basse Up on the Downs. D’où le titre de l’album peut-être. Sûrement.
-Le site de Grand Central Records