The Zutons est, de par son article défini, un groupe entrant dans la catégorie fourre-tout du garage-rock. Détrompez-vous, rien à voir, nous avons affaire à un disque quasi-inclassable car varié, festif et surtout plaisant.


The Zutons, dont la pochette semble être un condensé des comics américains, est un quintette anglais, originaire de Liverpool. Il est extrêmement influencé par des groupes aussi divers que Sly & The family Stone, les Talking Heads ou Devo : en un mot comme en cent, pas évident de mettre tout le monde d’accord. C’est donc, aux dires du leader David McCabe, un peu n’importe quoi qui prévaut au début, jusqu’à la découverte de Dr John qui semble telle une révélation amener le groupe vers plus de méthode.

Premier album de ce groupe de Liverpool, Who Killed The Zutons? est l’aboutissment d’un désir – mélanger des styles très hétéroclites, jazz, funk, country et soul – d’un modus operandi calqué sur le funk-voodoo rock du déjanté Dr John. Le résultat, étonnamment excellent, fait penser à du Clinic qui aurait fusionné avec les Kings of Leon

A part le saxophone (abondamment utilisé sur ce disque, ce qui donne d’ailleurs une petite touche ska à l’ensemble qui n’est pas pour déplaire), tout dans « Zuton Fever » fait penser à ce groupe américain baptisé les Strokes du sud. La joie, la gaieté, la féerie sont de la partie dès ce titre d’ouverture, et l’on sent d’entrée de jeu que l’on a affaire à un très bon groupe, qui a réussi à digérer -enfin- ses influences.


Apprendre de plus que le groupe fait la première partie de The Coral, avec qui ils partagent la même écurie (Deltasonic), n’est pas vraiment surprenant car leurs disques peuvent tout à fait se ranger l’un à côté de l’autre. Ils ont, tout comme ces derniers, un son très américain et fourre-tout, puisant tout aussi bien chez les Doors que chez les Beach Boys. « You will you want » ou « Confusion », tous deux de styles pourtant différents, le deuxième étant une ballade, sont de la même trempe que le groupe gallois d’ailleurs. Il y en a pas mal des ballades d’ailleurs, mais toutes dans un registre très bon enfant, privilégiant des mélodies de joie et d’émerveillement, voire de fable sociale (« I’m working on a railroad »).

La touche ska et soul-rythm’n’blues du début n’est pas trop étonnante non plus lorsqu’on apprend que son leader évoque l’écoute intensive de Madness et des Dexy’s Midnight Runners pendant l’enregistrement de Who killed the Zutons?. L’humour créatif est toujours présent également, à l’instar de « Nightmare part II » où une guimbarde vient truffer le bout de son nez. Et le lyrisme, illustré par un collectif de violons sur la ballade de « Not a lot to do », n’est-ce pas la preuve qu’ils ont du talent à revendre ? Ou les percussions et la rage garage-rock sur « Pressure Point » ?

Vous l’aurez compris, ce CD fait preuve d’une maturité assez impressionnante. Le fait que Ian Broudie (Lightning Seeds) se trouve derrière les manettes a du pour sûr donner un sacré coup de main au groupe.

Et puis le groupe véhicule, en accord avec la pochette, une image fantastique digne de ce nom sur « Dirty Dancehall » et de ses cris horrifiés, livrant une bande-son de série Z (tiens, tiens…) à ladite pochette. Pour la petite histoire, sachez que certains de ces CD sont préssés avec une pochette en trois dimensions, avec les lunettes spéciales réservées à cet effet. Encore un nouveau coup marketing diront les mauvaises langues… Non, juste l’humour jusqu’à son paroxysme… Et c’est bienvenu.

Le site des Zutons

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