Le duo allemand est de retour! Le changement de line-up aurait pu faire craindre le pire, il nous amène le meilleur : les compositions sont plus étendues, plus deep et plus soul. Vibe!


A l’origine Beanfield était un duo composé en 1995 par Jan Krause et Tobi Meggle qui a, comme nombre de ses compatriotes outre-Rhin, contribué à faire du trip-hop une spécialité -aussi- Allemande, et pas seulement provenant de Bristol en Angleterre. Mais voilà qu’après deux albums, Tobi quitte le navire. Jan Krause tente au début de faire survivre Beanfield tout seul, mais se rend très vite à l’évidence qu’un duo permet non seulement de partager des idées, mais surtout d’être plus créatif. C’est en la personne de Michael Mettke (Trüby Trio, Fauna Flash) que notre homme trouvera l’élément manquant. Ce dernier apporte, on s’en rend largement compte ici, une touche plus deep, plus soul, plus ronde à l’univers dance balisé jusque-là par Beanfield, ce qui en fait plus du « home listening », pour paraphraser Laurent Garnier.

L’album se décompose en 4 morceaux instrumentaux et en 7 morceaux vocaux. Le tout est très bien agencé.

Les instrumentaux rentrent tout à fait dans la catégorie Trip-hop, puisant dans le reggae, la dub et l’électronique, sur des loops répétitifs lancinants. « Mr.Park » et « Cargo » invitent au délassement, tout en faisant penser à Gotan Project par l’utilisation de l’accordéon. « Vertigoheel » est quant à lui le titre le plus techno de ce disque qui ne l’est pas vraiment et ce malgré la grande utilisation de la machinerie techno. A ce propos, pour éviter toute fanfreluche inutile, le duo a cru bon d’enregistrer les titres comme en concert, sans filet pour rattraper quoi que ce soit, ce qui donne certainement ce côté plus vivant qu’à l’accoutumée.

Les titres chantés sont eux, par contre, très R&B. Ernesto, un chanteur suédois, donne une touche très soul, alors que Bajka amène un côté jazzy du plus bel effet sur « Tides ». On se laisse emmener par ces titres car contrairement à l’environnement musical qui est servi avec ce genre de voix, à savoir une impression de copier-coller perpétuelle, la musique vient ici équilibrer et mettre en valeur le chant. La basse est très chaude également, et fait que ce disque peut trouver plusieurs utilités, et non seulmenet celle de se laisser écouter stricto sensu. Mais n’est-ce pas le cas de la plupart des disques trip-hop ? Les titres chantés par Bajka se rapprochent diablement d’une Nicolette (disparue de la circulation?). La voix presque féminine d’Ernesto donne à « Kiss » (rien à voir avec le titre de Prince) un côté très soul-vibe qui rappelle le chanteur de « Superfly » ou, plus proche de nous, le groupe Presence.

Enfin, « Welcome », avec Marzenka comme invitée de marque, sort du lot car il comporte un crescendo de plus en plus intense qui scotche l’auditeur.

Un disque qui plaira donc autant aux petits (amateurs) qu’aux grands (amateurs).

Le site de Compost Records

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